Pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, un dispositif d'audiodescription inédit est déployé pour faciliter la compréhension des membres du public atteints d'un handicap visuel. Mais il est accessible à tous. Une soixantaine d'audiodescripteurs sont à pied d'œuvre. France 3 a rencontré deux d'entre eux.
Alors que le coup d'envoi des premières épreuves des Jeux Olympiques a retenti, Aurore Wolff et Renaud Vadant entrainent encore leur voix. Tous les deux originaires du Gard, ils font partie de la soixantaine d'audiodescripteurs de la compétition.
Une première olympique
Dans les stades, ils décriront les épreuves aux personnes du public atteintes d'un handicap visuel.
Il s'agit d'un dispositif indédit en compétition olympique. Casques sur les oreilles, ils s'exercent au micro, devant l'enregistrement d'un athlète en pleine course de saut en longueur. "Il pousse, deux appuis sautés, une accélération, ça pousse très fort au sol", énonce Renaud Vadant, qui sera aussi l'un des sept superviseurs des audiodescripteurs olympiques.
On rappelle les règles de base, des fois l'historique. Et une fois que ça démarre, on est vraiment dans la description totale. Quand on a des temps morts, on prend le temps de faire un récapitulatif de ce qu'il s'est passé. C'est prenant !
Aurore Wolff, audiodescriptrice pour le JO de Paris 2024.
Aurore est rodée à l'exercice après un mois de formation technique, dispensé à tous les membres de l'équipe.
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Quinze disciplines concernées
Si Aurore, autrefois cavalière du dimanche, s'est spécialisée sur les épreuves d'équitation, Renaud officiera pour une variété d'entre elles, allant de l'athlétisme au tennis, en passant par la natation.
L'audiodescription n'est pourtant pas le métier de ces Gardois. Tous les deux employés municipaux de la commune de Saint-Privat-des-Vieux, ils se sont mis en disponiblité pour les Jeux Olympiques.
Ce qui nous attend, c'est une performance, pas sportive, évidemment mais audiodescriptive ! Faire vivre le moment, faire passer l'effort, l'émotion... décrire des instants uniques. J'ai coutume de dire qu'on est aussi des athlètes de haut niveau, il faut le rythme, le vocabulaire, la sensibilité et la compréhension pour bien transmettre.
Renaud Vadant, superviseur des audiodescripteurs pour Paris 2024.
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Six disciplines olympiques et neuf paralympiques seront disponibles en audiodescription, via l'application mobile officielle des Jeux, téléchargeable par tous.
Tous les spectateurs présent en tribune pour une épreuve couverte par l'audiodescription pourront accéder à ce service, qui n'est disponible qu'en langue française. Seront concernées, entre autres, les épreuves d'athlétisme, de football, d'équitation, de natation, de cécifoot, de tennis fauteuil, de para-natation ou encore de para-judo.
La liste complète des épreuves concernées, avec leur date et horaire, est disponible sur un site dédié, pour les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques.
"Décupler nos émotions"
"Tout l'intérêt, c'est d'avoir des explications, qu'on nous décrive ce qu'il se passe", évoque Frédéric Barety, le président de la Fédération des aveugles de France Gard-Lozère. Il ajoute : "Il y a des détails auquel vous, en les voyant, vous ne pensez même pas, parce que c'est tellement naturel (...). Pour nous, tout est important. Le fait d'avoir des explications va nous permettre de décupler nos émotions et de mieux comprendre".
Avec ce dispositif, Renaud Vadant espère créer "un nouveau vocabulaire de l'audiodescription sportive". Déjà employé lors de l'Euro de football de 2016, ce dispositif pourrait être généralisé pour des grands évènements sportifs.
