Le tribunal administratif de Grenoble a rejeté le plan local urbanisme de l'Alpe d'Huez qui prévoyait la création de 6 000 lits supplémentaires dans la station. Il a donc tranché en faveur de la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature qui refusait la "bétonnisation de la montagne".
La station de l'Alpe d'Huez ne pourra pas s'agrandir. Le tribunal administratif de Grenoble a rejeté lundi 23 octobre 2017 le plan local d'urbanisme de la station et le permis d'aménager la zone des Passeaux où devaient être construits 6 000 lits supplémentaires.
Le tribunal a ainsi tranché en faveur de la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature (FRAPNA) qui s'opposait vivement à ce projet. Premier argument avancé par la fédération : 65% des lits sont occupés moins de trois semaines par an. "La FRAPNA a avant tout alerté le juge sur cette vision expansionniste de l'aménagement de notre territoire où l'on prévoit de construire des lits, encore des lits, toujours plus de lits, sans même pourvoir justifier ce besoin. Et ce d’autant qu’Huez a un des taux les plus élevés (65%) de logements laissés vides une grande partie de l’année", explique t-elle dans un communiqué.
"Aujourd'hui, la plupart des bâtiments sont devenus des propriétés privées. On ne peut donc pas louer à une quantité de personnes suffisantes. En janvier, quand on a des groupes, on doit les refuser. C'est dommage !", plaide de son côté le maire d'Huez, Jean-Yves Noyrey.
Protéger le papillon Parnassius Apollo
Deuxième argument avancé : "La FRAPNA a ensuite fait valoir que le projet d'aménagement de la zone des Passeaux portait gravement atteinte à l'environnement : destruction de zones humides, destruction d'habitats d'espèces patrimoniales protégées, forts impacts paysagers, constructions en discontinuités, etc." La zone des Passeaux, qui va du village jusqu'à l'endroit se séparent les deux routes menant à la station, est le milieu de vie et de reproduction du papillon Apollon (Parnassius Apollo, une espèce protégée depuis 2008.