"Tu seras tondue à la Libération" : la députée Cyrielle Chatelain réclame des sanctions contre un élu de la majorité

La présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale et députée de l'Isère accuse Jean-René Cazeneuve de l'avoir insultée ce mardi dans un hémicycle chauffé à blanc par la motion de rejet contre le projet de loi immigration.

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Une "insulte menaçante" sous forme de référence aux heures les plus sombres de l’histoire. La députée EELV de l’Isère, Cyrielle Chatelain, a réclamé mercredi 13 décembre une "peine disciplinaire" concernant l'un de ses homologues Renaissance dans un courrier adressé à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.

La cheffe de file du groupe écologiste accuse Jean-René Cazeneuve de s’être emporté au cours d’une altercation survenue la veille dans l’hémicycle, lors d’une séance mouvementée de questions au gouvernement après le rejet lundi du projet de loi immigration.  

Dans l’énervement, il me dit : « De toute façon, toi, tu seras tondue à la Libération ! » Au début, j’ai été estomaquée. Donc je lui ai demandé de répéter, ce qu’il a fait. Ce n’est pas un propos qu’il a tenu une fois, c’est un propos qu’il a tenu deux fois à mon encontre. Après, je le reconnais, je me suis mise en colère. Mais une colère que j’estime légitime.

Cyrielle Chatealin, députée ELLV de la 2e circonscription de l’Isère

"C’est une menace, a estimé l’élue au micro de franceinfo. C’est sexiste. C’est extrêmement violent. La tonte [allusion au traitement subi par des femmes accusées de collaboration avec l’occupant allemand lors de la Seconde guerre mondiale, NDLR], c’est l’attaque à l’intégrité physique des femmes. C’est une humiliation publique. Et donc c’est une façon de dire aux femmes : 'Taisez-vous.'"

Selon le quotidien Le Figaro, l’élu de la majorité "dément fermement" avoir tenu de tels propos. Ils ne figurent pas non plus au compte-rendu de la séance. "Il lui a reproché la collusion de la gauche avec le RN, pas à titre personnel", a affirmé son entourage contacté par l’AFP. "Il a du mal avec le fait que la gauche puisse voter un texte sur l’immigration avec le Rassemblement national", a ajouté cette source, le projet de loi gouvernemental ayant été entravé par une motion de rejet adoptée avec des voix issues de la gauche, de Les Républicains et de l’extrême-droite.

La version de l’Iséroise est étayée notamment par le premier secrétaire du Parti socialiste, qui s’est dit "témoin direct de la scène". "Point Godwin et sexisme dit beaucoup en une seule phrase du député concerné", a commenté Olivier Faure sur le réseau social X (ex-Twitter). La requête de la députée écologiste ne devrait être examinée qu’après la trêve hivernale, lors de la prochaine réunion du Bureau de l’Assemblée nationale, a-t-on appris de source parlementaire.  

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