Alors que la région entre en vigilance canicule ce week-end, l'Office national des forêts renforce son dispositif de prévention. Des gardes forestiers arpentent les massifs pour surveiller les départs de feu et rappeler la réglementation.
Sous un soleil radieux, la vue sur les falaises du Vercors a de quoi ravir les randonneurs. Rémy Leconte, lui, tend l’oreille à chaque pas. "Quand on marche, on entend sous la chaussure que la litière commence à craquer", note le garde forestier. Un détail pour les promeneurs. Pour lui, l’un des "premiers signes du sec dans la forêt".
"De l'observation et du dialogue"
Deux fois par semaine, l’Office national des forêts (ONF) organise des patrouilles pour surveiller et prévenir les départs de feu. Ce vendredi 9 août, à la veille d’un week-end caniculaire, la vigilance augmente. Alors les hommes en vert traquent les comportements à risque dans le Trièves. Cigarettes, réchaud, outils qui feraient des étincelles : toute source de feu est proscrite à moins de 200 mètres de la forêt.
On a eu un printemps qui était très humide. Les forêts étaient bien arrosées, la végétation était très verte, depuis la litière jusqu’à la cime des arbres. Là, depuis quelques semaines, on a eu très peu de précipitations. On a des températures élevées. Il fait sec, il fait chaud. (…) Si maintenant, on introduisait du feu dans ce milieu, ça pourrait démarrer.
Rémy Leconte, garde forestier à l'ONF
L’Isère compte 300 000 hectares de forêts. C’est donc en voiture que les gardes forestiers sillonnent le massif pour aller au contact des usagers. Sur un parking où stationnent vans et camping-cars, Marc Lemoine distribue des prospectus et rappelle la réglementation. "Et si jamais vous voyez un départ de feu, vous pouvez appeler le 112", rappelle-t-il à une famille de vacanciers venus de région parisienne.
Sa mission, dite de Défense des forêts contre les incendies (DFCI), "c’est essentiellement de l’observation et du dialogue", résume-t-il. "Et éventuellement de la répression, quand on constate une infraction." Selon les données gouvernementales, neuf feux de forêts sur dix sont d’origine humaine. Et la moitié d’entre eux "pourraient être évités en appliquant les bons gestes au quotidien".
Risque accru avec le réchauffement climatique
Présent depuis plus de 30 ans en Méditerranée, le dispositif a été étendu l’an dernier dans le département. "En Isère, étant donné qu’on est en zone de montagne, ce n’était pas très opportun de faire ces patrouilles, explique Marc Lemoine. Des incendies, il n’y en avait quasiment jamais." Mais avec le réchauffement climatique, le risque gagne même en altitude.
"La température augmente, la végétation sèche de plus en plus vite en été", constate le garde forestier. Le Vercors a ainsi connu plusieurs feux de végétation l’été dernier. Si cette saison est plus favorable, l’ONF se prépare à intensifier les rondes en fonction des conditions climatiques. Le nombre de patrouille doit être doublé dès ce lundi.