Feux de végétation en Isère : l'incendie fixé dans le Vercors, surveillance active près de la Côte-Saint-André

Les pompiers de l'Isère ont été mobilisés ce jeudi 24 août sur deux fronts, en raison d'importants feux de végétation à Gillonnay près de la Côte-Saint-André, puis à Choranche, dans le Vercors. Un marathon de lutte contre les flammes qui se poursuit ce vendredi même si les incendies sont maîtrisés. Au total, dix-huit hectares de végétation ont été parcourus par le feu.

Les sapeurs-pompiers de l'Isère ont passé la nuit dans le Vercors à tenter d'éteindre un feu de broussailles qui s'est déclaré ce jeudi 24 août, sur la commune de Choranche, près du hameau des Nugues.

Le feu a pris vers 21h30 dans une zone inhabitée et très difficile d'accès, près du col de Toutes Aures, ce qui a considérablement entravé le travail des professionnels.

Le feu fixé, neuf hectares brûlés

Neuf hectares de végétation sont partis en fumée. Le feu a été circonscrit à 7h14 ce vendredi matin, l'incendie est donc fixé et ne progresse plus. "Une cinquantaine de pompiers est toujours sur place pour procéder au 'noyage' et à l'extinction des différents foyers secondaires", explique-t-on au Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de l'Isère. 

Les sapeurs-pompiers restent très vigilants en raison des fortes chaleurs et de la météo annoncée. Les températures, fraîches ce matin, vont remonter progressivement avec un peu de vent attendu sur le secteur. La crainte de voir le feu reprendre de la vigueur en fin de matinée ou en début d'après-midi est sérieuse. 

L'intervention d'un détachement spécialisé dans les zones inaccessibles

Jusqu'à cent pompiers ont été dépêchés sur place cette nuit. Mais il a fallu faire appel à des unités de télépilotes de drones thermiques et à une équipe spécialisée dans les terrains inaccessibles pour arriver à encadrer ce feu.

Ces six pompiers sont capables de crapahuter avec plus de 20 kilos d'équipements sur le dos pour atteindre les zones sinueuses où les engins motorisés ne peuvent pas aller, déployant des kilomètres de tuyaux. Ils transportent à pied des moyens d'extinction mais aussi du "matériel de forestage".

Ils sont les seuls à avoir cette qualification en Auvergne-Rhône-Alpes au sein de ce détachement héliporté. Ils sont parfois amenés sur site par un hélicoptère, ce qui n'a pas été le cas cette nuit. Leurs compétences sont reconnues au niveau international puisque certains d'entre eux ont été engagés récemment sur les feux au Canada.

Aucune victime, une route toujours fermée

Aucune victime n'est à déplorer. Une vingtaine de personnes a été évacuée d'un gîte. Les occupants ont passé la nuit dans la salle communale de Presles, mais ils devraient pouvoir revenir dans leur hébergement car la zone n'est pas menacée.

La départementale 292 est toujours fermée et ne sera rouverte qu'après vérification pour voir si des arbres calcinés n'entravent pas la chaussée ou ne constituent pas un risque pour la circulation. 

Les sapeurs-pompiers rappellent aussi que le feu n'est pas un spectacle. Ils demandent à tous de ne pas venir sur site pour les voir travailler car la zone est dangereuse.

Surveillance active à Gillonnay

Hier, dès la mi-journée, les pompiers de l'Isère avaient été mobilisés sur un autre front, près de la Côte-Saint-André. Un engin de travaux forestiers a pris feu sur la commune de Gillonnay vers 13 heures. L'incendie s'est propagé à la végétation, nécessitant l'intervention d'une centaine de professionnels au plus fort de l'opération.

Le dispositif a été réduit dans la nuit, après que le feu a été fixé. Mais ce vendredi matin, environ cinquante pompiers ont été redéployés pour profiter de la fraîcheur du matin pour procéder au gros travail de nettoyage et de traitement des fumeroles.

Un peu plus de 9 hectares ont été parcourus par les flammes, cinq ont totalement brûlé. 

Face au risque d'incendie en forêt, des mesures restrictives prises par la préfecture

Ce jeudi, la préfecture de l'Isère a accentué les mesures coercitives en forêt pour éviter tout départ de feu "en raison de la sécheresse actuelle, accompagnée d'une période de canicule et d'absence de précipitations".

"Dans les zones exposées au risque d’incendie de forêt et à moins de 200 mètres de celles-ci, les travaux agricoles et forestiers sont interdits, avec des exceptions sur une plage horaire s’étendant de 5 heures à 13 heures, jusqu’au lundi 28 août inclus", indiquent les autorités dans un communiqué.

Le département de l'Isère est découpé en trois zones forestières. Ce jeudi 24 août, la zone ouest est passée en niveau d'aléa "très sévère". Elle s'étend de Pont-de-Chéruy à Beaurepaire sur un axe nord-sud et du Péage-de-Roussillon à Seyssinet-Pariset d'ouest en est (voir carte ci-dessus).

La préfecture indique également que "l’usage de feux d’artifices et de pétards est également interdit sur l’ensemble du département jusqu’au lundi 28 août 2023 inclus".

Du 15 juin au 15 septembre, il est, par ailleurs, "interdit de porter et d’allumer du feu, de fumer, de jeter des mégots et tous objets en combustion à l’intérieur et à moins de 200 mètres des bois et forêts (arrêté préfectoral du 28 avril 2017)".

Près d'un million d'euros de subventions pour le SDIS de l'Isère

Enfin, le gouvernement a annoncé hier que le département de l'Isère bénéficierait d'une subvention de 931167 euros pour l'aider à financer, notamment, l'achat de sept véhicules de lutte contre les feux de forêt.

Cet argent a été débloqué dans le cadre du fonds de 150 millions d'euros en faveur des services d'incendie et de secours, annoncé par le chef de l'Etat en octobre 2022, "pour faire face aux conséquences du changement climatique et à l’évolution des incendies".