Le président du Rassemblement national a été accueilli par de très nombreux sympathisants, ce dimanche, à la foire de Beaucroissant. Il a échangé avec des agriculteurs et multiplié les selfies à moins de deux mois des élections européennes.
Une marée humaine dans les allées de la foire de printemps. Au lendemain de la visite discrète du ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, le président du Rassemblement national s'est rendu à la foire de Beaucroissant (Isère) ce dimanche 21 avril.
Arrivé sur place à la mi-journée, Jordan Bardella a été accueilli par une foule extrêmement compacte regroupant des centaines de personnes. "Jordan président", "On compte sur toi", "Ramène notre France, Jordan", scandent ses sympathisants tandis que le candidat RN aux élections européennes enchaîne les selfies.
"Bardella, c'est une vedette", assure Frédéric. "Il est franc, il veut retrouver la France d'avant et c'est bien", ajoute Lily, 16 ans. D'autres encore attendent le "sauveur de la Ve République" ou celui qu'ils considèrent comme la "dernière chance pour la France", lui qui a suivi un parcours de "Français ordinaire".
"Le pays est malade, il n'y a plus personne aux manettes. Des gens n'ont plus rien à mettre sur la table le midi ou le soir. C'est triste d'en être arrivé là, j'ai honte. Quand je vois ce que mon pays est devenu, j'ai vraiment honte", confie un retraité.
En terrain conquis
Jordan Bardella a réussi à parcourir une centaine de mètres en une heure, peinant à se frayer un chemin dans les allées bondées de la foire. Arrivé sur un stand, il a échangé avec des agriculteurs autour des normes européennes, de la question des revenus ou de la transmission des exploitations. Sans formuler de nouvelles propositions à la crise agricole, le candidat a critiqué les mesures prises par le gouvernement.
"L'écologie, c'est bien, mais le principe qui consiste à imposer des normes environnementales toujours plus dures aux agriculteurs et aller négocier des accords de libre-échange avec des pays qui sont à 18 000 km... On ne comprend pas toujours bien la logique", a-t-il défendu devant quelques exploitants de cette région très rurale du centre de l'Isère, où le RN est en terrain conquis.
Cette élection européenne, c'est avant tout un référendum pour ou contre le délitement de la France.
Jordan Bardella, président du Rassemblement national
Comme toutes les communes des alentours, Beaucroissant apporte généralement beaucoup de voix au parti d'extrême droite. L'eurodéputé de 28 ans, lui, caracole en tête de toutes les études d'opinion à moins de deux mois du scrutin européen.
"Cette élection européenne, c'est avant tout un référendum pour ou contre le délitement de la France, a-t-il avancé devant la presse. Plus aucun Français n'aspire à rester impuissant et spectateur du déclin de notre pays. Ils veulent préserver leur culture, leur art de vivre, leur mode de vie, retrouver leur sécurité et des fins de mois dignes. C'est le choix de société qu'on propose."
Jordan Bardella, qui multiplie les déplacements à l'aube des élections européennes, s'est éclipsé aux environs de 15 heures après un bain de foule jamais vu à la Beaucroissant. Il prévoit déjà de revenir l'année prochaine "compte tenu de l'accueil que nous avons reçu".