Faut-il ou non installer de nouveaux canons à neige ? Dans la petite station de Gresse-en-Vercors, en Isère, opposants et défenseurs de la neige de culture se font face. Pour trancher, la municipalité a décidé d’organiser un référendum.
Au pied du grand Veymont, le débat fait rage. Faut-il ajouter neuf nouveaux enneigeurs dans la station de Gresse-en-Vercors ?
D'un côté, le nouveau maire remet en question le projet initié par la précédente municipalité. De l'autre, un collectif d'habitants défend les enneigeurs.
"Cette neige de culture, pour nous, elle permet de sécuriser des points névralgiques. Ce n’est pas faire du ski à tout prix, ce n’est pas une fuite en avant. On est sur quelque chose de raisonné, sur tous les plans, aussi bien environnemental, économique ou humain", affirme Patricia Grillet, membre du collectif Vercors Trièves pour la défense des sports d'hiver
L'investissement représente 500 000 euros compensés en partie par des subventions de la région et du département. Mais pour le maire, il s'agit d'une réflexion stratégique à plus long terme.
La question du contexte climatique
"Nous sommes d’avis qu’il faut préserver l’existant et l’améliorer si possible. Mais la question qui se pose c’est est-ce qu’il faut aller au-delà ? Continuer cette fuite en avant malgré le contexte éco-climatique qui est le nôtre dans la station ?" s’interroge Jean-Marc Bellot, maire (liste citoyenne) de Gresse-en-Vercors.
Ce débat oppose aussi en toile de fond natifs du village et habitants installés depuis moins longtemps. "On a peut-être cette histoire qui nous a mené jusque-là, une neige qu’on apprécie et qu’on défend. On est à 1250 mètres d’altitude donc elle est là et elle sera là encore longtemps, argumente Patricia Grillet. Effectivement, il y a un changement climatique. Et pour nous, les enneigeurs sont là pour équilibrer tout ça".
Diversifier les activités touristiques
Sur un point, tout le monde semble d'accord : il faut continuer la diversification touristique et proposer des activités toute l'année. En haute saison, ce sont plus de 150 emplois qui dépendent de la station.
"Nous souhaitons maintenir et de développer les emplois, ajoute le maire. C’est-à-dire maintenir ce qui existe, mais également réfléchir à ce qui n’existera plus en terme d’activité d’ici une quinzaine d’années et par quoi on pourra le remplacer".
Pour trancher la question, un référendum sera organisé le 9 mai prochain. Il sera décisionnel et s’imposera au conseil municipal.