Un immense éboulement survenu le 25 juillet en Isère a coupé la route départementale Grenoble-Valence, axe majeur du secteur. Des habitants de La Rivière se sont rassemblés au sein d'un collectif dans l'espoir d'obtenir des réponses sur l'origine du glissement de terrain.
La scène est comme figée. Un mois après le gigantesque éboulement survenu en Isère, un amas de roches et de débris jonche toujours la route au pied du Vercors. Une fois le choc de l'effondrement passé, les habitants de La Rivière ont dû réorganiser tout leur quotidien. Ils attendent désormais des réponses.
"Quand c’est tombé, il y a eu un bruit impressionnant. Tout de suite, on a compris ce qu'il s'était passé, mais on ne s'attendait pas à une telle ampleur", se rappelle François Izzo, membre du collectif citoyen "La montagne gronde, écoutons-la" fondé par un groupe d'habitants pour faire valoir leurs revendications.
"Cette montagne défigurée, c'est une plaie", soupire l'habitant de La Rivière, déterminé à "savoir ce qu'il s'est passé." Les recherches entreprises après l'éboulement n'ont pas permis de constater la présence de victimes sur le site. Quant aux causes de l'éboulement, elles demeurent indéterminées dans l'attente des conclusions des experts.
"Des études doivent être réalisées pour savoir s'il s'agit d'un phénomène naturel ou si la main de l'homme a une part de responsabilité. On a du mal à imaginer que la main de l'homme y soit étrangère, commente François Izzo, s'interrogeant sur le rôle de la carrière implantée sur le pan de montagne qui s'est effondré. Mais il faut attendre les conclusions des études en cours."
Le préfet de l'Isère, Louis Laugier, avait évoqué des "signes de déstabilisation" détectés sur la falaise peu avant son effondrement, mais ceux-ci "ne permettaient en aucun cas d'imaginer un phénomène de cette ampleur."
Des habitants demandent la gratuité de l'autoroute
Principale conséquence de l'éboulement, la route départementale Grenoble-Valence reste ensevelie sous 1 million de mètres cubes de roches sur plusieurs centaines de mètres, obligeant les 7 000 véhicules qui l’empruntaient chaque jour à faire un détour.
"La question qui va sans doute devenir centrale, c'est le coût que va représenter cette catastrophe. Son coût en temps et en argent pour tous ceux qui prenaient la route départementale pour aller travailler. C'est un surcoût qui grève bien les budgets", assure Rachelle De Montal, membre du collectif.
Pour contourner l'éboulement, deux options s’offrent aux automobilistes : emprunter l’autoroute A49 à 1,80 euro le passage, ou prendre la route départementale RD1092, rallongeant le trajet de 40 minutes. Une demande d’aide a été adressée à Area, le concessionnaire de l’autoroute, alors que la route Grenoble-Valence devrait rester bloquée pendant plusieurs mois.
"On a obtenu 50 % de réduction sur les abonnements souscrits pour la portion Vinay-Tullins. Et surtout, la gratuité des frais de gestion de l'abonnement qui sont de l'ordre de 2 euros par mois", explique le maire (sans étiquette) de La Rivière, Raymond Rolland.
Des riverains ont lancé une pétition en ligne dans l'espoir d'obtenir l'entière gratuité de l'autoroute sur cette portion. Quant à leurs inquiétudes liées aux transports scolaires, le Département de l'Isère assurera les trajets en minibus dès la rentrée pour une durée indéterminée.
Un abonnement temporaire
Pour faciliter l'accès à l'autoroute A49 et aider la mobilité dans la zone de la Rivière, le concessionnaire Area a mis en place un abonnement télépéage local temporaire, depuis le 2 septembre. Baptisé "LA RIVIÈRE", cet abonnement permet aux usagers de bénéficier d'une remise de "50 % sur le prix du péage pour les trajets effectués sur l’A49 entre les péages de Vinay et Tullins, pour les véhicules légers (voitures) de classe 1, ainsi que les motos (classe 5)", fait savoir Area.
De plus, une prise en charge complète des frais de souscription et de gestion (11€ et 2,50€/mois) est proposée par le concessionnaire. "La réduction sur le péage entre Vinay et Tullins se déclenche dès le premier passage avec ce télépéage", précise AREA.