La jeune Mila "vit comme les gens de Charlie Hebdo maintenant, bunkerisée", selon son avocat. L'adolescente iséroise est la cible de nombreuses menaces après avoir posté une nouvelle vidéo sur le réseau social TikTok.
Mila, adolescente iséroise de 17 ans, fait face à une recrudescence de menaces de mort après avoir publié une nouvelle vidéo où elle tient des propos hostiles à l'Islam. Une enquête "diligentée des chefs de menaces de mort par écrit et harcèlement électronique" a été ouverte par le parquet de Vienne (Isère), a annoncé la procureure de la République dimanche 15 novembre.
La jeune fille "fait l'objet (...) de menaces de mort caractérisées" après avoir posté une nouvelle vidéo sur le réseau social TikTok. Dimanche, son nom figurait de nouveau en tête des tendances sur Twitter. "Sa vie a basculé, elle a 17 ans, elle vit comme les gens de Charlie Hebdo maintenant, bunkerisée, c'est insupportable", a décrit son avocat Me Richard Malka. La jeune fille avait déjà été inquiétée en janvier après avoir posté une vidéo dans laquelle elle estimait que "le Coran est une religion de haine" et disait "(détester) les religions".
Une première enquête avait été ouverte et trois adolescents mis en examen, notamment pour "harcèlement électronique" et "vol de données informatiques". En vacances à Malte cet été, Mila a de nouveau "été victime de menaces de mort et de viol", expliquait la procureure de Vienne, Audrey Quey.
La peur "doit changer de camp"
Dans la vidéo publiée ce week-end, et retirée depuis, l'adolescente lance : "Surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, je les ai toujours pas sortis", en réaction aux attaques dont elle est régulièrement la cible. Des propos qui lui ont valu "une volée de menaces depuis quelques jours", a confirmé son avocat.
"Je ne rentrerai pas dans le débat de savoir pourquoi, a-t-il ajouté. Je vous dirais juste qu'il semble qu'il y ait une nouvelle mode qui est de menacer de "faire une Samuel Paty", c'est ce qu'elle reçoit avec des têtes découpées." Sur Twitter, Mila a effectivement partagé un message reçu d'un internaute la menaçant de lui "faire une Samuel Paty", en référence au professeur assassiné le 16 octobre dernier.
"La peur, encore une fois, doit changer de camp, insiste Me Richard Malka. Et même quand on écrit une ligne sur Twitter, on peut finir en prison et sa vie peut basculer. Et ça, il faut qu'on le sache." Les messages violents reçus par l'adolescente ont attiré l'attention de Marlène Schiappa. "Ce n’est plus de la controverse c’est de la persécution, contre une mineure qui plus est", s'est indigné la ministre sur Twitter.
Selon la procureure de Vienne, les auteurs de ces menaces, une fois identifiés, seront poursuivis en justice et encourent jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.