L'enquête se poursuit dans l'affaire Mila, la jeune iséroise qui avait reçu des menaces de mort après avoir critiqué l'islam sur Instagram en janvier. Trois mineurs ont été mis en examen et un quatrième interpellé, ce dernier est soupçonné d'être l'auteur des menaces.
Trois mineurs âgés de 16 à 17 ans ont été mis en examen, notamment pour "harcèlement électronique" et "vol de données informatiques" dans l'affaire Mila, a-t-on appris auprès du parquet de Vienne (Isère) mercredi 17 juin. L'enquête avait été ouverte en janvier 2020 suite à la diffusion d'un vidéo où Mila, adolescente iséroise de 16 ans, avait critiqué l'islam.
La jeune fille avait reçu insultes et menaces de mort après ce "live" Instagram devenu viral sur les réseaux sociaux. L'affaire avait suscité de nombreuses réactions politiques, le chef de l'Etat Emmanuel Macron ayant pour sa part réaffirmé le "droit au blasphème" et à "critiquer les religions", défendant la jeune fille.
Trois mises en examen ont eu lieu dans le cadre des investigations en cours pour "menaces de mort" et "harcèlement". Un mineur de 16 ans, originaire de Besançon, a d'abord été interpellé le 20 février 2020. "Il lui était reproché d'avoir été à l'origine de la diffusion d'informations personnelles relatives à la jeune fille", indique la procureure de la République de Vienne.
Déféré le lendemain, il a reconnu "avoir lui-même diffusé les informations personnelles de la victime" et a été mis en examen des chefs de recel de vol, harcèlement électronique et usage de données d’identification d'autrui. L'adolescent a été placé sous contrôle judiciaire.
Poursuite des investigations
Deux autres mineurs âgés de 17 ans, originaires de l'Isère et du Rhône, ont été déférés mercredi 10 juin devant le juge d'instruction de Vienne. "Ils reconnaissaient avoir récupéré les données personnelles de Mila avant de les transmettre au mineur de Besançon", poursuit la procureure. Tous deux ont été mis en examen pour vol et recel de vol de données informatiques et placés sous contrôle judiciaire.
Quelques semaines auparavant, un auteur présumé des menaces de mort avait été interpellé par la section de recherches de Grenoble. "Les investigations se poursuivent désormais en vue de l'identification d'autres auteurs de menaces sur la jeune fille", conclut le magistrat.
La jeune avait dû être déscolarisée de son lycée de Villefontaine après avoir été menacée de mort sur les réseaux sociaux en raison de propos hostiles à l'islam. Dans la vidéo à l'origine de la polémique, elle déclarait : "Je déteste la religion. Le Coran est une religion de haine, l'islam, c'est de la merde (...) je dis ce que je pense ! Je ne suis pas raciste, mais pas du tout. On ne peut pas être raciste d'une religion."
Une autre procédure avait été ouverte par le parquet de Vienne à l'encontre de Mila pour "provocation à la haine raciale" en début d'année. Elle avait été classée sans suite, "les investigations conduites n'ayant révélé aucun élément de nature à caractériser cette infraction pénale."