Déconfinement : "l’école ne serait-elle qu’une simple garderie ?" le coup de gueule d'un prof de math de Vienne

Le "coup de gueule" d'un professeur de mathématiques de Vienne, en Isère, au lendemain des annonces du Président de la République annonçant une nouvelle étape dans le déconfinement pour les élèves à partir du 22 juin. Il dénonce un manque d'anticipation de l'éducation nationale.

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Au lendemain des annonces du Président de la République promettant une nouvelle étape dans le déconfinement et demandant aux écoles et collèges d’accueillir obligatoirement tous les élèves à partir du 22 juin, un professeur de mathématiques du lycée Ella Fitzgerald de Vienne nous livre ses réflexions. Agacé, désabusé, il s'interroge : "C'est où que ça dérape ?", "L'école ne serait-elle qu'une simple garderie ?"
 
Professeur de mathématiques depuis presque 20 ans, Jérôme Munier ne croit pas au retour de tous les élèves à partir du 22 juin. "Ils ne reviendront pas. Une année normale, on a du mal à les ternir jusqu'à fin juin alors là... "

La première étape du déconfinement n'a déjà pas été un succès selon lui. Il constate : "cet après-midi, je devais voir une moitié de classe de 2nde (ayant vu l’autre moitié lundi dernier). Aucun élève n'est venu. Pire, sur les 127 élèves qui devaient être accueillis dans l'établissement, il n'y en avait que 12".

 

L'école, une simple garderie ?


"Je me suis retrouvé à "garder" 12 élèves que je ne connaissais pas pendant 1h !", explique Jérôme Munier qui se désole : "quand on sait le travail d’organisation que cette reprise partielle a demandé à tout le personnel… Quand on sait le travail que ça nous demande, à nous professeurs, de jongler entre les élèves que nous voyons en classe et ceux qui restent à la maison (notre hiérarchie nous abreuvant d'expressions fumeuses du genre « pédagogie hybride »)… Quand les tutos vidéos que j’ai construit pour mes élèves ont un nombre de vue oscillant entre 24 et… 3 ! (sur 66 élèves de 2nde quand même)."

"Quand les classes virtuelles que je donnais n’ont jamais atteint les 50% de présence (en 2nde, les 1ère, eux, étant bien plus investis), poursuit le professeur de mathématiques, sachant que seuls 2 ou 3 élèves nous ont été signalés au début du confinement comme ayant des problèmes de matériel informatique...
On a de quoi s’interroger sur la motivation de nos élèves et de leurs parents !"

 

Un manque d'anticipation et de communication


Jérôme Munier s'interroge sur la gestion de la crise sanitaire par l'éducation nationale, regrettant le manque d'anticipation et de communication. "On n'a pas fait de scénario en fonction des dates de reprise" regrette-t-il. Résultat, entre la crise sanitaire et la réforme des lycées, le professeur affirme n'avoir "jamais vu des élèves aussi angoissés".

 

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