"On n'a plus qu'à crever si on ne peut pas se faire soigner" : la fermeture d'un cabinet médical provoque l'inquiétude dans un village

La commune de Septème, dans le nord de l’Isère, vient de perdre ses quatre médecins généralistes. Le cabinet a fermé ce lundi 30 septembre provoquant l’inquiétude des 2 100 habitants du village. La municipalité tente de trouver des solutions pour pallier le manque de médecins.

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À partir de ce mardi 1er octobre, à Septème, village situé dans le nord de l’Isère, il n’y aura plus aucun médecin en exercice. Les quatre médecins quittent les lieux : l’un d’entre eux part à la retraite, deux sont en arrêt-maladie et le dernier part exercer ailleurs. Les 2 100 habitants se retrouvent donc esseulés : "Qu’est-ce qu’on va faire, se questionne un habitant. Moi, je ne peux pas me déplacer, je n’ai pas le permis de conduire donc ça va être difficile d'aller ailleurs".

Pour ceux qui peuvent se déplacer, les cabinets aux alentours affichent tous complet et refusent les nouveaux patients : "On a essayé d’appeler les cabinets aux alentours et personne ne veut prendre de nouveaux patients. Alors on n'a plus qu’à crever maintenant si on ne peut pas se faire soigner", nous dit, dépitée, une habitante de Septème. 

Une maison de santé pluridisciplinaire 

"C’est vrai que les habitants sont très inquiets, renchérit le maire de la commune, Alain Clerc. Ce n’est pas que la commune de Septème qui est concernée. Il y avait 7 000 patients et des docteurs qui étaient très impliqués. Ils faisaient du domicile et c’est vrai que c’est une grosse perte aujourd'hui."

La municipalité tente de trouver des solutions et a donc évoqué l’idée d’une maison pluridisciplinaire de santé en partenariat avec les communes voisines : "On a un projet avec quatre communes pour faire une maison de santé qui impliquerait tous les professionnels de pharmacie et tous les autres professionnels de santé."

Mais pour ouvrir cette maison de santé, il faut trouver deux médecins généralistes : un réel problème pour la municipalité. Alors pour les attirer, la mairie promet des aides "à l’installation et à l’achat de matériel médical." 

Une cabine de téléconsultation à la pharmacie

En attendant, pour pallier le manque de médecins, la pharmacie s’est transformée en cabinet médical virtuel. Au fond de l'officine, le pharmacien a installé une cabine de téléconsultation avec stéthoscope, tensiomètre, oxymètre de pouls, thermomètre et un dispositif pour ausculter les oreilles.

"Le patient crée son compte en introduisant sa carte vitale. Il indique ses données personnelles, s’installe et patiente dans une salle d’attente virtuelle en attendant qu’un médecin soit disponible. Ça peut aller de 20 à 40 minutes maximum. Et une fois qu’un médecin est disponible en consultation, le patient est pris en charge. Il va faire à une vraie consultation avec un médecin en visioconférence. Ensuite, une ordonnance est livrée au patient", explique Sylvain Berrux, le pharmacien. 

Le département confronté à un manque de médecins

Septème n’est pas une exception. Le nord du département de l’Isère est durement touché par la pénurie de médecins. Pour y remédier l’ARS (Agence Régionale de Santé) a défini des zones prioritaires qui permettent aux médecins qui s’y installent de bénéficier d’aides importantes.

L’Isère n’est pas le seul département à être confronté au manque de médecins. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, selon la dernière étude réalisée par l’ARS, 20 % de la population se trouve en zone d’intervention prioritaire.

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