En campagne pour la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy s'est souvenu d'un certain discours prononcé à Grenoble, en 2010. Ses mots durs sur l'immigration avaient marqué la ville. Aujourd'hui, il évoque presque d'une erreur.
Son entourage le répète à qui veut l'entendre: Nicolas Sarkozy a changé! Après son passage à Toulouse, mercredi 8 octobre, ils auront un nouvel argument. Sarkozy sait aussi avouer ses fautes. Il est notamment revenu sur le discours de Grenoble. "Si je devais le prononcer aujourd’hui, je ne le ferai pas pareil", a-t-il expliqué. Une tirade dont son compte Twitter garde la trace.
"Dans le passé, j'ai pu blesser des gens. Je le regrette. Je ne referais pas de la même façon le discours de Grenoble" #NSToulouse
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 8 Octobre 2014
Dans le discours de Grenoble, très ferme, Nicolas Sarkozy avait déclaré: "nous subissons les conséquences de 50 années d'immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l'intégration." A Grenoble, des habitants de la Villeneuve s'étaient mobilisés pour faire face à ce qu'ils percevaient comme une stigmatisation du quartier. Aujourd'hui ce revirement est-il la preuve d'un vrai regret de la part de l'ancien président?
Mi-septembre, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, et grand adversaire de Nicolas Sarkozy, a lui aussi estimé que l'ancien président avait "changé": "Oui, Nicolas Sarkozy a changé. Je veux le croire. Il a tiré les leçons de l'expérience du pouvoir, de l'échec au pouvoir et des blessures et des épreuves qu'il a traversées." "A un moment, Nicolas Sarkozy avait cédé à la tentation --je parlais du discours de Grenoble-- d'activer des clivages et des divisions qui me paraissaient inutiles", a toutefois rappelé de Villepin, le même qui, en 2010, avait déclaré que Sarkozy était "un des problèmes de la France".