Le coureur cycliste de l'équipe savoyarde AG2R-La Mondiale Axel Domont a repris la route lundi. Premier constat : ce n'est pas si facile que ça de remonter sur un vrai vélo.
Le monde du sport se déconfine au même rythme que le reste du pays. Lundi 11 mai a été l'opportunité pour Axel Domont, coureur cycliste chez AG2R-La Mondiale, d'enfourcher son vélo après presque deux mois de confinement. A quels changements s'attend-il dans le monde du cyclisme après le passage du nouveau coronavirus ? Quelles sont ses ambitions ? Le Drômois répond à quatre questions de France 3 Alpes.
La reprise
"Lundi c’était un vrai plaisir, un réel soulagement mais aussi une grosse prise de conscience : rien ne remplace les vraies sorties, sur de vraies routes, dans la vraie campagne, à monter de vrais cols ! Les semaines de home-trainer ont été utiles mais elles ne compensent pas tout. Il y plein de petits détails, des attitudes sur le vélo que tu ne retrouves que lorsque tu pratiques en vrai. J’ai vraiment eu un temps d’adaptation pour retrouver toutes mes sensations, toutes les anticipations nécessaires pour bien rouler. J’ai mis deux heures avant de prendre un virage digne de ce nom. Mais bon ça y est tout est revenu et on peut à nouveau faire des efforts dehors et c’est tant mieux car je n’en pouvais plus de passer mon temps sur le home-trainer, j’en ai fait une overdose. D’ailleurs la dernière semaine de confinement j’ai complétement décroché, je n’ai pas donné un coup de pédale."
Confiné à Chambéry
"Je suis resté confiné chez moi, sur les hauteurs de Chambéry, tranquillement avec mon épouse. Cette période de confinement a débuté alors que je m’apprêtais à revenir en selle après ma convalescence et ma rééducation, suite à ma fracture du bassin sur le Tour d’Australie fin janvier. Lorsque le confinement a commencé, je savais déjà à quoi m’attendre puisque ma sœur qui vit dans le Grand Est a connu cette mesure une semaine avant qu’elle ne soit nationale. Après j’ai vécu ça comme tout le monde en me demandant si moi, ma famille mes proches on allait y échapper et en ayant aussi une proximité plus grande avec cette pandémie puisque ma femme travaille à l’hôpital de Chambéry. Forcément on vit les choses d’encore plus près, en étant parfois un peu plus stressé, angoissé par certaines infos et discussions."
Le cyclisme après le Covid-19
"Il va falloir être attentif à l’évolution de la situation. D’un côté il y a de bonnes nouvelles avec un nouveau calendrier qui nous fixe des objectifs concrets, ça c’est positif parce que ça te donne l’énergie et le mental pour bien t’entraîner. Après il reste des questions : quel sera l’impact du Covid-19 sur le budget des équipes ? Y aura-t-il, dans un futur proche, toujours autant de courses ? Car si les organisateurs ont moins de sponsors, la liste va obligatoirement se rétrécir et s’il y a moins de courses, alors les équipes n’auront plus besoin du même nombre de coureurs. Enfin il faudra aussi trouver des solutions pour accueillir le public en respectant toutes les consignes liées à la distanciation sociale et autres gestes barrières. C’est un vrai défi car notre sport est un sport populaire, avec un public nombreux, l’un des derniers qui permet encore, parfois, au public d’être au contact direct des coureurs. A aucun moment je ne peux l’imaginer à huis-clos."
Les ambitions personnelles
"Refaire le plein de sensations, me préparer tranquillement et remonter en puissance avec les petites courses de préparations. Je fais confiance aux spécialistes de l’équipe pour me concocter un programme parfait qui me permettra d’être fin prêt pour le Giro, le Tour d’Italie qui aura lieu au mois d’octobre, à partir du 3. En espérant que d’ici là tout continue à aller dans le bon sens."