Il semble regarder l'agitation politique et médiatique autour de sa fresque avec beaucoup de plaisir. L'artiste anonyme Goin, auteur du dessin anti-police sur un mur de la gare de Grenoble, se dit même "content" sur sa page Facebook.
"Je trouve les réactions exagérées mais je suis content que cela provoque le débat c'est le but de mon travail...", l'artiste à l'origine de la fresque polémique de Grenoble, qui a mis sur la table politique le thème de la liberté d'expression, le maire de Grenoble refusant de répondre aux attentes des policiers qui lui demandent de l'effacer.
"Beaucoup de gens ne voient pas les bienfaits de l'art subversif et engagé pour notre société. C'est une arme d'évolution massive à ne pas négliger!", lance Goin sur sa page Facebook.
"Le son des bottes nous ne voulons plus l'entendre, nous en avons marre, nous sommes fatigués... nous rêvons simplement d'un monde meilleur où ce que je peins n'existerait plus. Nous voulons être écoutés pas entendus", écrit encore l'auteur du dessin urbain.
"Oui on peut être artiste, oui on peut être engagé, oui on peut être intelligent", lui a reproché Patrick Mairesse, le représentant des policiers en Isère (DDSP). C'est une question de contexte, mais c'est justement ce contexte que Goin entendait saisir en représentant sa Marianne tabassée par des hommes casqués. "Avec l'état d'urgence et le 49.3, la France des lumières s'obscurcit rapidement, Charlie est bien loin déjà...", écrit-il encore.
Et de conclure: "Nous voulons être libres, nous voulons être frères, nous voulons pouvoir choisir autre chose que la marque de notre lave vaisselle, notre avenir..."
Dans un autre post, l'artiste reprend une tirade de George Orwell: "Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre."