Le couple Cizeron/Papadakis a décroché la médaille d'argent en danse sur glace ce mardi 20 février 2018 aux Jeux de Pyeongchang en Corée du Sud. Ils laissent échapper l'or olympique pour 79 centièmes aux Canadiens Virtue/Moir.
79 centièmes. C'est ce qui a manqué à Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron pour envoyer aux oubliettes leur problème vestimentaire de la veille et se parer d'or olympique mardi aux Jeux de Pyeongchang. La couronne revient finalement à leurs rivaux N.1, les Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir,
Leur danse libre éblouissante sur la Sonate au clair de lune de Beethoven n'aura pas suffi. Impeccables techniquement, et comme à leur habitude, intenses artistiquement, Papadakis et Cizeron ont pourtant été récompensés par un nouveau record du monde dans leur exercice préféré : 123,35 points (contre 121,87 auparavant, réalisés aux Championnats d'Europe mi-janvier).
La preuve éclatante d'une impressionnante capacité de rebond après le malheureux épisode de la danse courte, quand la robe abondamment strassée à franges vertes et dorées de la patineuse s'est malencontreusement décousue dès les premières notes de leur programme aux rythmes latinos imposés. "Mon pire cauchemar est arrivé aux Jeux olympiques", avait regretté Papadakis hier lundi.
Vingt-quatre heures plus tard, il suffisait de voir la danseuse gagnée par l'émotion à la fin de la prestation du duo clermontois, et la longue étreinte qu'elle a partagée sur la glace avec son partenaire, pour deviner le poids écrasant de la tension accumulée depuis. Dans le "kiss and cry", même Cizeron n'a pu s'empêcher de laisser couler quelques larmes.
Mais Virtue (28 ans) et Moir (30 ans), qui patinaient en derniers, ne se sont pas laissés émouvoir. Sur la musique du film "Moulin Rouge", les Canadiens ont délivré une performance spectaculaire et pulvérisé leur meilleur score de plus de quatre points en récoltant une marque de 122,40. De quoi totaliser 206,07 points, établir un nouveau record du monde (que les Français venaient juste de battre avec 205,28 points), mais surtout se réapproprier la couronne olympique qu'ils avaient déjà coiffée en 2010 avant d'en être dépossédés en 2014.
Les voilà désormais à la tête d'une collection de cinq médailles olympiques, trois en or et deux en argent (en comptant l'épreuve par équipes), un record en patinage artistique.
Pour Papadakis et Cizeron, qui ont attendu le score de leurs partenaires d'entraînement à Montréal en se tenant la main, le retard accumulé la veille - 1,74 point - s'est avéré impossible à combler.
Malgré tout, en montant sur la deuxième marche du podium, les doubles champions du monde (2015 et 2016) et quadruples champions d'Europe en titre (2015-2018) offrent à la glace tricolore sa première médaille olympique depuis seize ans et le sacre de Marina Anissina et Gwendal Peizerat en 2002 à Salt Lake City, en danse sur glace déjà.
Et à 22 ans pour elle et 23 ans pour lui, ils ont encore l'avenir devant eux.