A l'occasion de la journée mondiale des Accidents Vasculaires Cérébraux, gros plan sur le travail du CHU de Grenoble qui teste la thérapie cellulaire pour accélérer le rétablissement des malades.
Avec 150.000 personnes touchées chaque année et 62.000 décès dans les 6 mois qui suivent, l'AVC est la 3e cause de mortalité chez les Français - la première chez les femmes - et la seconde cause de démence après la maladie d'Alzheimer. Il touche surtout les personnes âgées, même s'il peut survenir chez de jeunes adultes et exceptionnellement chez des enfants.
Pour les survivants, les séquelles peuvent être importantes et le risque de récidive élevé. Plus de la moitié des 800.000 patients qui ont eu un AVC en France ont notamment des séquelles motrices ou intellectuelles et 40% souffrent de dépression.
L'espoir d'un rétablissement
Longtemps négligée, la prise en charge s'est nettement améliorée depuis une dizaine d'années grâce aux progrès thérapeutiques. A Grenoble, la thérapie cellulaire est actuellement testée au CHU. Le principe est simple, on récupère des cellules souches dans la moelle osseuse du patient, on les "cultive" et enfin on les réintroduit dans son corps. Après un AVC, les cellules souches du cerveau se multiplient pour remplacer les neurones détruits. Une greffe peut accélérer ce processus. Une hypothèse déjà confirmée chez l'animal.Les médecins estiment que le rétablissement des victimes d'AVC est optimal au bout de deux ans. Les premiers résultats de cette expérience de thérapie cellulaire seront connus en 2016.
Apprendre à identifier un AVC
Avant tout, selon les spécialistes, la population doit apprendre à identifier un AVC et appeler d'urgence le 15: parmi les symptômes les plus fréquents, on cite la paralysie ou l'engourdissement d'un côté du corps, des troubles du langage, une diminution brutale de la vision d'un oeil, des vertiges ou des troubles de l'équilibre, plus rarement de fortes migraines.L'AVC survient brutalement quand le circulation sanguine est interrompue par un caillot (AVC ischémique qui représente 80% des cas) ou par l'éclatement d'un vaisseau provoquant une hémorragie (20% des cas).
Chaque minute perdue, c'est deux millions de neurones détruits, expliquent les médecins en cas d'AVC. La prise en charge doit intervenir idéalement dans les 90 minutes suivant l'AVC et au grand maximum dans les 4 heures et demie.