Du 18 juin au 3 juillet 2021, une enquête a été menée à la demande du secours populaire sur un échantillon représentatif de 1000 personnes âgées de 16 ans et plus. La précarité gagne du terrain, le nombre de bénéficiaire à l'aide alimentaire a considérablement augmenté.
La société se précarise, les chiffres dévoilés par le secours populaire le confirment. L’association a lancé un sondage en juin dernier (2021) sur 1000 personnes. Le spectre des individus touché s’élargit. La pandémie a accentué les inégalités.
Ce sondage dresse un tableau de la situation au niveau national, cependant Isabelle Martinelli, coordinatrice secteur pauvreté précarité de la région Auvergne-Rhône-Alpes assure "qu’on reconnait parfaitement ce qui est décrit au niveau national chez nous".
Les difficultés rencontrées par les français sondés n’épargnent pas l’alimentaire. Une part croissante de la population se restreint même en matière de nourriture pour des raisons financières. Alors que leurs moyens sont déjà limités, une majorité d’entre eux, a subi une perte de revenus.
La crise a particulièrement impacté les plus vulnérables.
Près de deux Français sous le seuil de pauvreté sur trois ont rencontré des difficultés financières depuis le début de la crise sanitaire. Sébastien Thollot, Directeur du secours populaire du Rhône explique que ces chiffres constituent surtout une sonnette d’alarme, une alerte à destination des pouvoirs publics sur la situation que vivent des millions de Français. Les conditions de vie se sont aggravées depuis un an et demi que dure l’épidémie de la Covid. «L’un des chiffres les plus parlant c’est que 64% personnes interrogées disent aujourd’hui ne plus savoir quelles dépenses elles peuvent réduire.»
Sébastien Thollot poursuit : « Avant l’épidémie, il y avait déjà 9 millions de personnes sous le seuil de pauvreté qui s’en sortaient sur le fil du rasoir. Aujourd’hui, il ne leur reste QUE des dépenses incompressibles. Leur difficulté c’est de savoir sur quoi aujourd’hui ils doivent encore essayer de rogner.»
Le nombre de bénéficiaire dans le Rhône est passé de 17 500 bénéficiaires à près de 20 000 en un an.
Il souhaite souligner que «S’en sortir demande du temps, de l’accompagnement, actuellement, pour un grand nombre de personnes la reprise du travail, la reprise économique ne signifie pas d’avoir forcément d’avoir les ressources nécessaires.» Il ressort de cette enquête que de nombreux français sont confrontés à une inquiétude récurrente sur leur capacité à payer leurs factures courantes. Les parents sont de plus nombreux à se priver régulièrement pour leurs enfants y compris de nourriture.