La région Auvergne-Rhône-Alpes a débloqué 500 000€ pour les apiculteurs. Une mesure prise pour pallier la faible production de miel de l’ensemble de la profession, en raison des conditions météorologiques très défavorables de 2021.
C’est une nouvelle qui devrait apporter de l’espoir aux apiculteurs. Dans un communiqué, la Région a annoncé débloquer 500 000€ d’aides pour les producteurs de miel touchés par les aléas climatiques de 2021.
Une année noire marquée par des “situations d'alternance, explique Eric Duquenoy, apiculteur dans l’Ain. Entre le gel, la pluie, la fraîcheur et le vent, les miellées ont démarré très tardivement et de façon très confinée.”
Résultat, le millésime de 2021 est une vraie catastrophe. “L’année précédente, j’étais grosso modo à neuf tonnes de miel, se rappelle Eric Duquenoy. Cette année, j’en ai seulement une et demie.”
Une baisse de la production estimée à 70%
“Selon les estimations de la profession, par rapport à une année normale, la production a baissé de 70%, précise le communiqué. Tandis que les charges de nourrissement des colonies ont augmenté de 9,50 € par ruche et de 17,50 € pour les apiculteurs bio.”
Une double mauvaise nouvelle pour les producteurs. “Le gros intérêt du miel, c’est qu’on peut échelonner sa vente sur toute l’année. Même si ça ne rapporte pas toujours de gros revenus, on peut rentrer de l’argent tous les mois, détaille Frédéric Bourgeaud, président du syndicat L'abeille de la Drôme et de l'Ardèche.
Aujourd’hui, ce producteur basé dans la Drôme a presque épuisé tous ses stocks. “On se retrouve le bec dans l’eau, on a plus rien à vendre aux marchés.”
La survie des ruches menacée
Les apiculteurs sont alors obligés de piocher dans leur trésorerie. “J’avais mis des sous de côté mais si cette année, c’est encore la catastrophe, je mets la clé sous la porte. La réalité économique, elle est là”, révèle Eric Duquenoy.
D’autant que la survie des ruches est menacée. “On rentre dans l’hiver avec de petites colonies d’abeilles. Ça présage de grosses pertes hivernales”, explique Frédéric Bourgeaud. “Que ce soit en bio ou en traditionnel, tout le monde a peur. Déjà que l’on a plus de stocks de miel, on pourrait sortir de l’hiver avec moitié moins de ruches.”
Pour surmonter ces difficultés, les apiculteurs concernés pourront bénéficier de cette nouvelle aide de la région. C’est l’ADA AURA (Association pour le Développement de l’Apiculture en Auvergne-Rhône-Alpes qui est chargée de redistribuer les fonds. Pour l’instant, les critères d'éligibilité n’ont pas encore été communiqués.