Il existe un trafic de chardonneret élégant, un oiseau au chant mélodieux. En France, le braconnage s'intensifie, tout comme les importations d'Afrique du Nord. L'Auvergne est une terre où la présence de cet oiseau est remarquée. Quelques cas suspects, bien qu'isolés, y sont recensés.
Depuis quelques années, le chardonneret élégant fait l'objet d'une veille permanente. Comme la plupart de ces congénères, cet oiseau au chant mélodieux est une espèce protégée. Mais ce un volatile est trés convoité.
« Le but est de capturer ces oiseaux pour le croiser avec des canaries qui apparemment ont un chant beaucoup plus mélodieux. C’est tout l’enjeu du trafic sur le chardonneret élégant », explique Marc Touzain de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage du Puy-de-Dôme. Ces oiseaux peuvent se vendre ensuite autours des 100 ou 150 euros.
Les détenir chez soi est totalement illégal
La ligue pour la protection des oiseaux (LPO) est l'une des rares, sinon la seule, institutions à être autorisée à maintenir ces espèces en captivité. Les détenir chez soi est totalement illégal. « On a beaucoup de personnes qui nous envoient souvent des lettres anonymes. Ils ont vu le voisin avec des oiseaux qui semblaient sauvages dans des cages. On transmet la lettre à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage. On a parfois des appels parce que des gens ont vu quelque chose de suspect. Là encore on le signale », confie Adrien Corsi, soigneur à la Ligue pour la Protection des Oiseaux d'Auvergne.La détention illégale est en augmentation. De là à démontrer l'existence d'un réseau organisé dans la région. Les autorités restent prudentes. « Récemment quelqu’un vendait une cage et à l'intérieur on s’est aperçu qu’il y avait un chardonneret. Dans ce cadre-là nous avons fait une perquisition au domicile. Il n’y avait qu’un chardonneret et la personne disait le détenir pour elle-même, pour son plaisir personnel. On n’a pas supposé qu’il y avait un trafic » précise Jean-Claude Corriget, chef de service départemental Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage du Puy-de-Dôme.
Un an de prison, c'est la peine maximale encourue pour toute personne coupable d'un tel délit. En France, entre 2001 et 2014, la population de chardonneret a chuté de plus de 50%.