Marc Gostoli est un amoureux de la glisse. Ancien entraîneur de champions de ski, freestyler, et casse-cou, il sait aussi se servir de ses dix doigts pour fabriquer des appareils ingénieux. Il a créé le GoTOSki pour permettre aux personnes handicapées d'apprécier, debout, les joies de la glisse.
Marc Gostoli a la gouaille de ses origines italiennes, et le visage buriné par le soleil d’altitude. C’est à bord de l’une de ses inventions, le «GoToSki», qu’il me rejoint sur un stade de slalom à Aime 2000, son quartier général.
Marc est le fils d’un papa bricoleur, ou plutôt : d’un génial inventeur. Son père Serge, immigré italien, était lui aussi un amoureux du ski. Il a été le premier à visser des carres en métal sur des skis de compétition, une révolution à l’époque ! Il a aussi été le préparateur du matériel de grands champions comme Jean Claude Killy ou Marielle Goitchel, mais lui n’aura jamais pu skier… Car Serge était handicapé.
C’est sans doute pour cette raison que son fils Marc n’a eu de cesse d’imaginer un moyen pour permettre aux personnes handicapées de pouvoir dévaler les pistes. Mais pas n’importe comment : debout ! …Comme n’importe quel valide. Le « GoToSki » était né.
C’est donc à bord de son appareil qu’il m’aborde ce jour-là. L’engin ressemble à une drôle de trottinette montée sur deux skis. Depuis 18 ans que cet appareil existe, il a permis à un grand nombre de personnes d’accéder au ski debout, malgré leur handicap.
Nonobstant les résultats évidents et le bonheur visible de tous ceux qui l’ont essayé : ça n’a pas été facile pour Marc de commercialiser et de faire connaitre son appareil révolutionnaire. Car, handicap ou pas : le monde des affaires reste celui des affaires, et les intérêts en jeu ne sont pas forcément toujours humanitaires…
Aujourd’hui, cet appareil a reçu les certifications nécessaires. Marc a atteint son objectif : permettre aux personnes handicapées de découvrir les joies du ski de la façon la plus proche de ce que ressentent les valides.
Après une journée de démonstration et d’apprentissage pendant laquelle j’ai pu moi-même tester la maniabilité de son engin, sur le télésiège, Marc me confie, un peu mélancolique, qu’à quelques mois près son père handicapé aurait pu, grâce à son invention, skier avec lui.
C’était son plus grand rêve.
A retrouvez dans Chroniques d'en haut : Les mordus de La Plagne dimanche 1er mars à 12h50
