8% des Français souffrent d’asthme, c'est presque deux fois plus qu’en 1998. La pollution est un facteur aggravant de cette maladie chronique. C’est le constat de l’association de surveillance de la qualité de l’air qui publie un rapport le 19 mai 2022 dans la région Auvergne Rhône-Alpes. Le nombre d'hospitalisation liée à l'asthme pourrait augmenter aussi.
Avec l'arrivée du printemps, il fait de plus en plus chaud, et les pollens sont de plus en plus présents. Pour les personnes allergiques aux graminées, cette période peut rimer avec cauchemar : yeux qui grattent, nez qui coule, gorge irritée. Les symptômes d'allergie aux pollens sont nombreux.
Et cauchemar dans le cauchemar, puisqu'il fait très chaud cette année et que cette chaleur reste : les symptômes sont de plus en forts et persistants.
Salomé Fauchille est allergique aux pollens, elle est également asthmatique. Depuis 10 ans, grâce à un traitement antihistaminique, elle supporte le printemps. Mais "cette année, j'ai l'impression que les pollens sont plus forts que d'habitude", témoigne-t-elle. "Il y a des jours où je suis particulièrement gênée et où je dois prendre de la Ventoline pour calmer l'inflammation de mes bronches."
Le pollen reste avec la chaleur
Si Salomé souffre particulièrement cette année, c'est parce qu'il fait particulièrement chaud en 2022, et que cette chaleur reste. Au 19 mai, cela fait 38 jours que les températures sont au-dessus des normales de saison. 2022 n'est pas une année où il y a plus de pollens, mais ils restent plus longtemps en suspension dans l'air. Le même phénomène touche également les personnes allergiques aux poils de chat ou aux aquariens.
Dans son rapport sur la qualité de l'air en 2021, ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, l'association qui surveille la qualité de l'air dans la région, explique que les fortes chaleurs aggravent les maladies chroniques, dont les allergies aux pollens.
Un air plus sain mais des conséquences sanitaires qui s'aggravent
Si l'association note que la qualité de l'air est meilleure d'année en année grâce aux réglementations mises en place, les conséquences sanitaires s'aggravent, du fait de l'augmentation des températures. La température de la région a augmenté de 2,6° en moyenne en 60 ans.
Par exemple : "la chaleur engendre la création d'ozone dans l'atmosphère et cette ozone a un pouvoir irritant sur les voies respiratoires", explique Marine Latham, la directrice d'ATMO AURA. Mais l'ozone n'est pas la seule pollution à causer des irritations. Le dioxyde d'azote et l'ambroisie sont également responsables.
59% de la population d'Auvergne-Rhône-Alpes est exposé à des niveaux supérieurs à ceux préconisés par l'OMS. Plus les départements sont urbains, plus la population est touchée. Dans le Rhône, 100% des habitants sont concernés.
Plus d'asthme = plus d'hospitalisations
Pour Gilles Devouassoux, chef du service pneumologie de l'Hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, cette situation n'est pas une bonne nouvelle. "Si on est dans une situation où les pics de chaleur deviennent de plus en plus fréquents et commencent tôt, on ne va pas avoir plus de décès mais une explosion des hospitalisations urgentes".
D'après ATMO AURA, dans notre région, 4 300 décès par an sont imputable aux expositions aux particules fines et 2 000 à l'exposition au dioxyde d'azote.