Les premiers présidents des sept nouvelles grandes régions françaises doivent être élus ce lundi 4 janvier par les conseils régionaux, après l'entrée en vigueur le 1er janvier du nouveau découpage de la France en 13 régions métropolitaines.
L'élection des présidents des sept nouvelles grandes régions françaises a débuté lundi avec l'accession sans surprise du centriste Hervé Morin à la tête de la Normandie et de Philippe Richert (LR) à celle de la région Grand est.
Seul candidat, l'ancien ministre UDI de la Défense a été élu en Normandie par 56 voix contre 41 votes blancs et nuls et 5 abstentions. Président sortant de la région Alsace, Philippe Richert a été élu à la tête de la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine par 102 voix, contre 46 à Florian Philippot (FN), les 19 élus de gauche n'ayant présenté aucun candidat.
Les présidents des six régions métropolitaines et des quatre régions et territoires d'outremer dont le périmètre n'a pas été modifié ont déjà été élus les 17 et 18 décembre.
Trois des principaux vainqueurs de ces élections régionales, Valérie Pécresse (LR) en IDF, Christian Estrosi en Paca et Jean-Yves Le Drian en Bretagne, avaient alors pris la tête de leurs régions. Et le nationaliste Gilles Simeoni avait été élu à la présidence du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse.
Première étape après les régionales de décembre, l'élection des patrons de régions marque la naissance de ces nouvelles collectivités nées de la fusion des anciennes régions. Au total, la France compte désormais 13 régions en métropole et quatre régions et territoires outremer, avec la naissance officielle des sept grandes régions le 1er janvier.
Trois présidents de gauche, trois de droite et un centriste seront élus dans la journée à la tête des nouveaux exécutifs.
A droite, Xavier Bertrand (LR) l'a emporté le 13 décembre face à la présidente du Front national Marine Le Pen en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où le conseil régional ne comportera aucun élu de gauche, le PS ayant retiré ses listes après le premier tour. Laurent Wauquiez (LR) s'est imposé en Auvergne-Rhône-Alpes et Philippe Richert (LR) dans le Grand est.
Trois socialistes doivent également s'installer à la tête des exécutifs régionaux : Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté, Carole Delga en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon et Alain Rousset en Aquitaine-Poitou-Charente-Limousin.
Trois présidents - Marie-Guite Dufay, Philippe Richert et Alain Rousset - retrouveront le fauteuil qu'ils occupaient lors de la précédente mandature, mais avec des compétences sur des territoires considérablement étendus.
Six mois pour trouver un nom
L'élection à la présidence de région est désormais sans suspense, les listes qui l'ont emporté aux régionales étant assurées de disposer de la majorité dans les assemblées et leurs chefs de file d'en prendre les commandes.
La séance inaugurale des nouveaux Conseils régionaux a débuté lundi matin dans quatre régions (en Alsace, Aquitaine, Midi-Languedoc, Normandie), elle est programmée l'après-midi dans le Nord, en Bourgogne et Rhône-Alpes.
A la tête de régions désormais aux dimensions de leurs homologues européennes, les nouveaux présidents bénéficieront de pouvoir étendus, notamment dans le domaine économique.
Certaines nouvelles régions voient leur population doubler, avec 7,5 millions d'habitants pour Auvergne-Rhône-Alpes et une moyenne de 4 à 5 millions pour les autres. Leurs moyens d'action restent en revanche limités. Le budget global de l'ensemble des régions françaises, d'environ 25 milliards d'euros, dépasse juste celui de la Catalogne.
L'une des premières tâches des présidents élus lundi sera de trouver un nom pour leurs nouveaux fiefs. Chaque conseil régional doit en effet adopter avant le 1er juillet une résolution, qui sera soumise au gouvernement, sur leur nom définitif et l'emplacement des nouveaux hôtels de régions.
Le FN, qui, malgré des scores historiques, n'a pas réussi à remporter une seule région en décembre, a estimé lundi dans un communiqué que ces nouvelles grandes régions "sont une négation de l'identité républicaine de la France et de son histoire".
Plusieurs nouveaux patrons de région ont annoncé qu'ils se consacreront entièrement à leurs nouvelles fonctions. Xavier Bertrand, Christian Estrosi ou Valérie Pécresse, devraient ainsi abandonner leurs mandats parlementaires. Laurent Wauquiez a lui été promu numéro 2 des Républicains au lendemain de sa victoire.