Le député du Puy-de-Dôme, André Chassaigne, n'a pas exclu mardi que le 49-3 soit "dégainé très rapidement" par le gouvernement lors du deuxième passage du projet de loi travail à l'Assemblée. Le calendrier prévu étant très court.
Cela montre que n'est pas prise très au sérieux la perspective d'un débat dans l'hémicycle"
"Quand on sait qu'au Sénat, il y a eu deux semaines de débat, prévoir trois jours, trois jours et demi à l'Assemblée nationale, à partir de mardi prochain, montre bien que cette deuxième lecture se fera très probablement sans débat et que le 49-3 sera dégainé très rapidement", a déclaré André Chassaigne, le chef de file des députés Front de Gauche, lors d'une conférence de presse.
Une fois votée ce mardi en fin d'après-midi au Sénat, à majorité de droite, une version durcie du projet de loi, rebaptisé "de modernisation du droit du travail", députés et sénateurs vont tenter, avec quasiment aucune chance de succès, de s'accorder dans la soirée sur un texte de compromis.
Peu de temps pour un débat à l’Assemblée
Le projet de loi reviendra ensuite jeudi 30 juin en commission à l'Assemblée, qui devrait s'employer à rétablir sa version. "Le texte de la commission sera connu vendredi midi et les amendements (en vue du débat en séance) pourront être déposés jusqu'à vendredi 17 heures", a critiqué M. Chassaigne.
Pour ce député communiste du Puy-de-Dôme, "cela montre que n'est pas prise très au sérieux la perspective d'un débat dans l'hémicycle, sinon un temps supplémentaire aurait été laissé pour pouvoir travailler sur le fond".
Dans l'hypothèse où le 49-3 serait "dégainé, tel un vieux Colt, très vite", le chef de file des députés Front de Gauche a lancé, "comme en première lecture, un appel très solennel à déposer une motion de censure de gauche". L'initiative avait tourné court, à deux voix près -56 sur les 58 requises-, la fois précédente.
Une nouvelle réunion du "groupe de contact" avec des socialistes frondeurs, des écologistes critiques de la ligne gouvernementale et certains socialistes devenus non-inscrits ce mardi à 17 heures pourrait permettre "d'avancer sur cette perspective", a-t-il espéré.