Depuis fin 2023, à Objat, les employés de la mairie ont basculé sur la semaine de quatre jours. C'est aussi le cas dans certaines entreprises de la ville. Quel bilan tirer de cette organisation du temps de travail ?
Travailler quatre jours par semaine dans la fonction publique… un rêve pour certains dont la ville d’Objat a fait une réalité pour ses employés municipaux.
Pendant quatre jours, on est à fond dans le travail, ça, c'est sûr. Après, on a la récompense au bout. C'est aussi une source de motivation et aux équipes aussi.
Thierry Chavant, responsable des services techniques de la ville d'Objat
Dans la commune, une trentaine d’agents expérimente désormais cet emploi du temps.
Sur ma vie personnelle, ça change beaucoup parce que je vois un peu plus mon épouse et mon fils. Et en plus, je suis pompier volontaire, ça me permet un peu de jumeler les deux.
Franck Parvaud, agent polyvalent de la ville d'Objat
Une mairie fermée le samedi matin
Cela fait presque un an, qu'à l'initiative de la mairie, les agents expérimentent la semaine de quatre jours travaillés.
C'est un casse-tête, mais je dis que ça s'est réalisé parce que les gens ont voulu.
Philippe Vidau, maire d'Objat (DVD)
Un casse-tête notamment pour assurer la continuité du service public. La mairie est désormais fermée le samedi matin, mais ouverte plus tard les mardis et les jeudis.
"Il ne faut pas que le travail s'en ressente, explique le maire d'Objat Philippe Vidau. Le rôle du maire, c'est de faire en sorte que le travail se fasse quand même dans un bon climat. Être à l'écoute des gens et puis si demain, on voit que ça chute, on se mettra autour d'une table."
Dans le privé aussi...
Dans l'entreprise objatoise "Corrèze Fermetures" qui fabrique des volets, portails, portes et fermetures, 100% des salariés ne travaillent plus le vendredi. Mathieu Moisan s’apprête à signer un CDI. Cette organisation du travail l’a convaincu.
C'est beaucoup mieux parce que cela fait des bons week-ends en fait. C'est le gros avantage. Ça permet de se faire plaisir tout simplement. Faire ce qu'on aime.
Mathieu Moisan, intérimaire à l'assemblage des cornières
1.500 pièces sortent chaque semaine de l’atelier. La semaine réduite depuis septembre dernier n’a pas diminué la productivité.
"Avant, on était sur des semaines de 39 heures. Là, on est sur des semaines de 36 heures, précise François Signarbieux, le directeur de Corrèze Fermetures. On a, nous, mis en place un système de flux de production qui a permis d'optimiser le déplacement des personnes. De mon point de vue, c'est du bonheur et de la rentabilité et je pense qu'au niveau du personnel, les gens s'y retrouvent."
Avec quatre jours travaillés, l’entreprise espère recruter quatre à cinq nouveaux salariés d'ici à l'an prochain.
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