Saint-Étienne s'est invité dans le numéro spécial été de la revue trimestriel "Carnet d'ailleurs" aux côtés de Hong-King et La Havane. C'est le dessinateur et scénariste Zac Deloupy qui a réalisé les planches.
"Je la dessine, je la cartographie comme un explorateur au XVIIIᵉ siècle". Le regard et les mains de Zac Deloupy transforment Saint-Étienne en un carnet de voyage pour tordre le cou aux idées reçues sur la ville aux sept collines. Le dessinateur, et scénariste ligérien, la connaît bien. Il arpente ses rues depuis toujours.
La beauté est dans l'œil de celui qui regarde
"Il n'y a pas de belles villes ou de moche ville en fait. Bien sûr qu'il y a des villes qui sont plus belles que Saint-Étienne. J'ai habité dans des villes bien plus belles, mais c'est la manière dont on regarde les choses qui est importante. Se balader, s'arrêter, regarder, prendre du temps pour dessiner une maison qui a été construite il y a 100 ans ou simplement à 70 ans, ça participe d'une manière à s'approprier aussi une ville" explique le cofondateur de la maison d'édition Jarjille.
Ses paysages stéphanois ont été retenus dans la revue trimestrielle "Carnets d'ailleurs". L'ancienne ville noire est mise en lumière aux côtés d'autres trésors du globe. "Quand la proposition m'a été faite, je ne trouvais pas du tout ça incongru. Un carnet de voyage, ça peut être immobile. C'est très jubilatoire, je trouve, et c'est très rigolo d'égrener la liste des noms des autres cités, Hong-Kong, La Havane et de tomber sur Saint-Étienne" se réjouit Zac Deloupy.
Rendre la ville aux Stéphanois
Nous, on la traverse cette ville, on l'occupe, on y travaille, on n'a pas le temps forcément de la regarder. Je la rends aux Stéphanois, je leur dis, posez votre portable et levez le nez.
Zac DeloupyAuteur de BD
L'ouvrage n'abritera pas que les murs de Saint-Étienne, puisque Deloupy a aussi immortalisé ses habitants. "J'ai beaucoup dessiné les gens à Saint-Étienne, c'est ce qui m'intéresse aussi. Ce qui fait cette ville, ce sont aussi ces gens qui se parlent, s'arrêtent et se mélangent". Saint-Étienne et les Stéphanois n'ont pas dit leur dernier mot.