Brexit : so british, tellement français

Simon Hawkins est né au Kenya. Il y a vécu 10 ans avant de passer son adolescence en Angleterre.  Depuis 1990 il est vigneron dans la côte roannaise à Villemontais (Loire). Brexit oblige, ce Britannique envisage aujourd’hui d’adopter la double nationalité.

 

L’accent est à peine perceptible et il manie la langue de Molière sans jamais l’égratigner. Reste le flegme. Une certaine placidité caractérise ce britannique installé il y a 30 ans en côte roannaise pour y faire du vin. De son enfance passée au Kenya, il garde cette devise : « Hakuna Matata » qu’il traduit dans sa langue maternelle par « Take it easy » (pas de panique). Et c’est vrai qu’à l’heure où son pays connait une grande crise, avec la sortie programmée de l’Union Européenne, lui reste stoïque. Si le Brexit est selon ses propres mots « une catastrophe », le ton reste empreint d’ironie : « Est-ce que je vais être obligé d’avoir une carte de séjour, comme quand je suis arrivé ? Quand on va descendre de l’avion on ne pourra plus aller dans le couloir Europe, il va falloir aller vers le reste du monde c’est quand même incroyable ! »
La famille de Simon vit en Angleterre et est originaire du Sussex, un comté au sud de Londres. Il n’a pas participé au referendum. Résident depuis plus de 15 ans en France, le vote lui était interdit. Ses proches, eux, sont divisés sur le sujet : « Mon père a voté Brexit, ma mère a voté contre, ma sœur et son mari ont voté contre, leurs enfants ont voté pour»

«On reste un peu anglais, il y a la reine quand même ! »

Simon suit l’actualité de son pays via la BBC et le journal The Week mais n’envisage pas une seule seconde de retourner vivre en Angleterre : « Je me sens plus français qu’anglais sauf pendant le tournoi des 6 nations ». C’est surtout l’absence de ligne directrice qui l’inquiète : « il n’y a pas de projet, c’est complètement flou, on ne sait pas où on va, la Grande Bretagne importe énormément de produits frais, de médicaments, comment tout cela va être géré ? ». Lui n’exporte pas son vin vers l’Angleterre mais se demande bien de quel statut il héritera lorsque le Brexit sera prononcé. Alors, c’est décidé, il va demander la double nationalité. Tout est prêt, il a fait traduire ses extraits de naissance. Ne reste plus qu’à mettre les documents dans l’enveloppe ! Dans quelques jours Simon adoptera donc en partie la nationalité française sans renier ses origines : « On reste un peu anglais, il y a la reine quand même ! ».
 
Reportage : Vincent Diguat, montage : Philippe Gagnaire
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