Chateauneuf (Loire) : un domaine municipal entièrement autonome en énergie

C'est une première en France. Une plate-forme conçue pour disposer d'un bloc de production électrique via les énergies renouvelables (électricité et hydrogène vert). Objectif : assurer l’autoconsommation d’un site domestique comprenant business parc, centre équestre et restaurants. 

A une petite encablure de Rive-de-Gier (Loire), le château du Mollard « tourne » désormais à l’hydrogène. C’est même le premier bâtiment non industriel à être équipé d’un moyen de production électrique et de chauffage en France qui fonctionne avec ce gaz. La chaudière ressemble à peu de choses près à une chaudière à gaz classique, à la différence notable qu’ici, l’hydrogène remplace le gaz de ville. Exit les gaz à effet de serre, bonjour les économies (l’hydrogène est trois fois moins chère que le gaz naturel), et vive l’innovation !

Voilà en substance ce qui transporte de joie Bernard Laget, le maire de Châteauneuf (Loire), où se situe le château (qui abrite des bureaux d’entreprise et des salles d’animation) logé  dans ses 24 hectares de parc. « C’est la première installation de taille domestique dans notre pays », s’enthousiasme cet ancien ingénieur à la retraite qui a dirigé à son tour l’Enise à Saint-Etienne, une école d’ingénieur spécialisée notamment en génie mécanique.  La chaudière, qui génère 24 KW, soit ce qui équipe l’équivalent une grande maison individuelle, sert de vitrine dans un contexte d’abandon progressif des chaudières au fioul. « Un prototype mis au point un fabricant français qui veut promouvoir des solutions pour les collèges, les petits immeubles et de logement et les gymnases et autres petites salles de sport. »

Prise de conscience et énergies renouvelables…

C’est en achevant un programme de travaux de rénovation énergétique que le maire a pris conscience que cela ne suffisait pas. Il faut développer les énergies d’origine renouvelable. Mais dans ce parc aux arbres magnifiques ainsi qu’au château du 17e siècle très stylé malgré des agrandissements successifs, pas question de détériorer la qualité paysagère remarquable de l’ensemble qui appartient depuis une dizaine d’années à la commune. Les toitures vont être équipées de panneaux photovoltaïques tandis que des arbres à vent sont implantés dans certains quartiers du parc. A la différence des éoliennes, leurs petites pales situées à faible hauteur se mettent à tourner au moindre coup de vent. Et elles ne perturbent pas trop la nature du parc. « C’est en cherchant à stocker cette électricité produite (dans des batteries) que l’idée est venue de produire de l’hydrogène », explique le maitre d’œuvre. Avec la maison mère du chauffagiste De Dietrich, nous avons dressé un partenariat pour produire directement cet hydrogène qui allait nous service pour la chaudière à venir.  

Pour générer de l’hydrogène, il faut casser les molécules d’eau à l’aide d’un courant électrique (électrolyse) et récupérer les atomes d’hydrogène compartimentés dans de grandes bouteilles de gaz.

… Et pile à combustible

Pour rester dans une dynamique renouvelable, le maire se lance dans la création d’une pile à combustible. Son gros avantage : produire proprement de l’énergie quelle que soit la météo, de jour comme de nuit. D’une puissance de 5 KW, elle fournit le nécessaire pour l’éclairage de la quinzaine de candélabres du parc et la totalité de l’électricité utilisée pour l’éclairage à l’intérieur des locaux du château.

Histoire : Un passé sous le signe des maîtres de forges

Le château de Mollard, également appelé château Gaudet, est au tout départ, en 1689, une maison de campagne de la bonne bourgeoisie dotée d’une vaste ferme. Les ajouts vont peu à peu lui conférer son allure, pas très éloignée de celle qu’on lui connait aujourd’hui. Plusieurs propriétaires vont se succéder, quasi tous industriels de l’acier. L’une des dernières « grandes familles » à l’occuper est celle de la descendance Brochier qui se lie par le mariage à Joannès Fleur de Lix. Nous sommes alors dans les années 1810 – 1840. Le domaine tombera dans l’escarcelle de Jean-Marie Gaudet, encore un industriel de l’acier, au milieu du siècle (1856).De nouveaux bâtiments voient le jour : deux autres maisons, une ferme, une serre, une orangerie, un observatoire. Et le château.Aujourd’hui un ensemble précurseur dans la recherche de d’’autonomie électrique et la promotion des énergies renouvelables à l’échelle locale.

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