A Andrézieux-Bouthéon dans la Loire, sur l’un des sites du géant mondial SNF, classé Seveso, deux syndicats font valoir "un danger grave et imminent" pour que chaque salarié puisse faire valoir son droit de retrait. Un préavis de grève illimitée a également été déposé.
Sur l’un des sites du géant mondial SNF, à Andrézieux-Bouthéon dans la Loire classé Seveso, deux syndicats font valoir "un danger grave et imminent" pour que chaque salarié puisse faire valoir son droit de retrait. Les salariés ont déposé un préavis de grève illimitée.
En cette période de crise sanitaire, la production continue pour le géant mondial SNF.
Sur le site d’Andrézieux-Bouthéon, classé Seveso, 65% des produits fabriqués sont destinés au traitement des eaux. Des produits vendus aux collectivités locales mais aussi aux industriels pour le bon fonctionnement de leurs stations d’épuration. Selon la direction du groupe, "si l’activité devait s’arrêter, ce serait une catastrophe sanitaire à l’échelle de la planète".
Mais dans le contexte actuel, parmi les salariés qui doivent continuer de travailler sur le site, l’inquiétude grandit. "On a des personnes qui viennent la peur au ventre à cause des risques liés à la propagation du coronavirus. Des collègues sont en pleurs, ils ont peur pour eux, pour leurs femmes et leurs enfants" raconte Eric Vallas, délégué CGT de l’usine SNF.
Mercredi 18 mars au soir, la CGT et la CFDT ont déposé un préavis de grève illimitée afin de permettre aux salariés qui le souhaitent et qui ne se sentent plus en sécurité de pouvoir rentrer chez eux."On ne peut pas continuer à travailler dans ces conditions-là"
Pour les syndicats, les mesures prises par la direction pour protéger les salariés ne sont pas suffisantes. "Si les équipes ne se croisent plus dans les ateliers, nous sommes quand même 35 par vestiaires, à faire la queue pour aller se doucher… et dans une même salle de contrôle, 11 personnes travaillent sur des ordinateurs, les unes à côté des autres" dénonce Eric Vallas.
Quelques jours avant ce préavis de grève, les syndicats avaient fait valoir un « danger grave et imminent » afin de permettre à chaque salarié de faire valoir son droit de retrait. Mais problème : "la direction peut toujours faire valoir un abus de droit de retrait devant les tribunaux" explique Eric Vallas. L’issue reste donc incertaine pour la dizaine d’ouvriers qui ont choisi cette option, et engagé leur propre responsabilité.
Vendredi 20 mars encore, la CGT a proposé une réduction de l’activité pour ne conserver que l’activité essentielle, et que seuls les volontaires pourraient aller travailler, "mais la direction a refus" explique Eric Vallas.
Pour la direction, toutes les mesures nécessaires ont été prises
Sur le site d’Andrézieux-Bouthéon (Loire), selon la direction du groupe, dont le carnet de commandes déborde, depuis le début de l’épidémie, il a fallu s’adapter.
Et tout a rapidement été anticipé selon le PDG du groupe, Pascal Rémy. Les personnes venues de zones à risque, ou ayant été en contact avec des personnes contaminées ont été tenues de rester chez elles. Et depuis le confinement imposé mardi, de nouvelles mesures ont été prises. Le PDG du groupe l’affirme : "tous les employés exerçant une fonction administrative sont en télétravail. Nous avons pris des mesures de restrictions d’accès afin que personne sur notre site ne soit à moins d’un mètre d’une autre personne. Et une partie du site est nettoyée 2 à 3 fois par jour". Pascal Rémy explique aussi que l’activité a dû être réorganisée afin que les différentes équipes ne se croisent plus.
Ce dernier rappelle également qu’arrêter la production est impossible. Le groupe SNF est "le seul producteur français de produits utilisés dans des stations de traitements des eaux, vendus aux collectivités locales et à de nombreux groupes industriels. Et pour produire, il nous faut du personnel".