Ce mercredi 8 juin 2022, le groupe d'habillement féminin Mado Marcel a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Roanne. L'entreprise basée à Neaux dispose de trois mois pour trouver un repreneur. Les candidats ont jusqu'au 24 juin pour se manifester.
"On a commencé à avoir des difficultés à partir de 2015. Elles ont été accentuées en 2018 par une procédure de redressement qui a duré 18 mois. Elle s'est achevée en janvier 2020", explique Bernard Leonetti, qui dirige Mado Marcel depuis 2009. La suite, c'est une crise sanitaire qui n'en finit pas...
L'entreprise est spécialisée dans la création et la fabrication de vêtements féminins. Mado Marcel, basée à Neaux, vient d'être placée en liquidation par le tribunal de commerce de Roanne. Retour sur le calendrier qui a précipité les événements.
Après le plan de redressement, Crise Covid ... etc.
En janvier 2020, l'entreprise ligérienne avait déjà fait valider un plan de redressement par continuation étalé sur dix ans. Deux mois plus tard, Mado Marcel a enchaîné avec la crise Covid. "On a été arrêté durant des mois. On a eu deux années très compliquées", explique Bernard Leonetti. Avec confinements et arrêts complets de l'activité, la crise sanitaire qui a éclaté en mars 2020 a fragilisé un peu plus la société implantée dans le Roannais. Si Mado Marcel a réussi à passer le cap des deux années de la crise, c'est aussi grâce aux aides financières de l'Etat. Insuffisant cependant pour aller de l'avant.
En 2020, après l'homologation du plan de redressement, l'entreprise affichait un chiffre d'affaires annuel de 12,7 millions d'euros. En 2020, il est tombé à 7,2 millions, à peine mieux en 2021 avec 8 millions. "On a réussi à couvrir les pertes mais ces deux années, en 2020 et 2021, n'ont pas permis de reconstituer la trésorerie pour financer le développement et permettre à l'entreprise de remonter", ajoute le responsable.
La mode, une question d'anticipation
En 2022, l'entreprise ligérienne est sur la sellette. En cause : un premier trimestre compliqué en 2022. En janvier, le télétravail était encore obligatoire. En février, c'est le contexte international qui se tend avec une hausse des prix des matières premières à la clef et une inflation galopante. Sans compter les changements de conditions de paiement des fournisseurs et des délais de production qui se rallongent. "On a connu des difficultés majeures d'activité durant ces trois premiers mois de l'année qui sont des périodes clés (...). On a besoin d'anticiper. Le premier trimestre doit financer la saison hiver et le troisième trimestre doit financer l'été", explique Bernard Leonetti. Impossible alors pour l'entreprise de se projeter et donc d'engager la production des prochaines collections.
Mauvais timing ? Ironie du sort, depuis le 1er mai, l'activité dans les magasins a repris selon le dirigeant. "Malheureusement c'est tard !" Mais Bernard Leonetti ne désespère pas, "l'entreprise est en état de marche".
A la recherche d'un repreneur
Le tribunal de commerce autorise cependant une période de poursuite d'activité de trois mois afin de tenter de trouver un repreneur, avec une date limite de dépôt des offres fixée au 24 juin. "Nous avons déjà quelques contacts avancés, on va se battre pour qu'un maximum d'activités et de salariés soient repris", a déclaré Bernard Leonetti. Prochaine audience devant le tribunal de commerce, le 13 juillet.
Le groupe Mado Marcel avait été fortement restructuré ces dernières années. En juillet 2018, au démarrage de la procédure de redressement judiciaire, les effectifs ont pratiquement été divisés par deux. L'effectif est passé de 137 salariés à 76 personnes aujourd'hui, dont une partie est employée dans ses 34 boutiques en propre.
Créé en 1992, Mado Marcel comptait près de 200 personnes pour un chiffre d'affaires annuel qui avait atteint 27,5 millions d'euros en 2015.