Départementales 2021 dans la Loire: ce qu'il faut retenir du débat diffusé sur France 3 Rhône-Alpes

Gestion de l'épidémie, versement du RSA, accueil des migrants et avenir de la station de Chalmazel étaient au coeur des débats entre les 4 candidats de la Loire pour ces élections départementales. Voici ce qu'il faut retenir de ces échanges.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans la Loire, 80 binômes et 160 candidats se présentent aux élections départementales. La droite y est majoritaire depuis 72 ans, et l'extrême-droite bien présente. La gauche joue la carte de l'union avec 5 partis rassemblés sous la même bannière. 

Ce mercredi 16 juin 2021, quatre candidats étaient sur le plateau de France 3 Rhône-Alpes pour un débat animé autour des aides sociales, de l'économie et du tourisme ou encore de l'avenir du département après le Covid, interrogés par Claire Exbrayat.

Qui sont les candidats ? 

Georges Ziegler

A 71 ans, le président (LR) sortant du conseil départemental est un ancien journaliste, autrefois encarté à l'UDI. Il est candidat à Saint-Etienne 1 avec Fabienne Perrin.

► Julien Borowczyk

A 42 ans, le député (LREM) de la Loire se présente sur la 6e circonscription de la Loire. Ce médecin généraliste exerce toujours. Le parti présidentiel n’est présent que dans 5 cantons : lui se présente à Montbrison avec Carine Gandrey.

Isabelle Surply

A 36 ans, cette graphiste de profession est encartée au Rassemblement national, et conseillère régionale, une élection parallèle où elle est également candidate. Elle est conseillère municipale d’opposition à Saint-Chamond. Son parti a placé des candidats dans presque tous les cantons ligériens, mais pas tous. Elle se présente pour les départementales à Saint-Chamond avec Raphaël Baccaglioni.

Christophe Faverjon

A 47 ans, il est enseignant et le patron du Parti communiste dans la Loire, et maire de la commune d’Unieux. Il représente l’union de la gauche dans la Loire, qui mêle les forces communistes, écologistes, socialistes, de Génération.S et de la France insoumise. Une union qui fait couler beaucoup d'encre, dans 20 cantons sur 21. Il se présente à Firminy avec Anne-Sophie Putot.

Vers un accord RN / LR ?

Isabelle Surply a créé la surprise en laissant entendre, dès le début de l'émission, que des "discussions" étaient lancées pour un rapprochement avec Les Républicains. Georges Ziegler dément, pour lui il n'y a pas de discussions. "Nous sommes d'accord sur bien des choses" dit-elle alors que Georges Ziegler ne cesse de la couper en disant "non non non. Vous pouvez être d'accord avec moi, mais il n'y a pas d'accord." On n'en saura pas plus pour le moment.

Dans le vif des discussions

1- La Loire après le Covid

Dès le jeudi 17 juin, le port du masque ne sera plus obligatoire dans les rues et à l'extérieur (sauf dans les zones densément peuplées comme les marchés ou les files d'attente !), les chiffres de l'épidémie en France s'améliorant nettement, et très rapidement.

Mais la candidate RN Isabelle Surply pense d'abord aux collégiens et aux entreprises (une compétence du département): "Il y a beaucoup d'élèves qui vont mal, qui décrochent" dit-elle. "On a beaucoup d'entreprises sous perfusion. On a des entreprises fantômes, qui sont maintenues artificiellement. On a tout ce qu'il faut dans la Loire pour s'en sortir la tête haute. Il va falloir mettre le paquet l'année qui arrive."

"Le département n'a pas toujours fait face"

Christophe Faverjon, lui, attaque directement le président sortant, en regrettant qu'aucun masque n'ait été donné aux collégiens. Aucune solution n'aurait été trouvée non plus pour améliorer les cours à distance selon lui. Il ajoute: "le département n'a attribué aucune aide aux personnels à domicile. C'est le seul département avec le Jura qui n'a pas débloqué cette aide." Le député LREM Julien Borowczyk abonde dans le même sens: "Le département n'a pas toujours fait face. Il est important de faire face d'un point de vue social en particulier."

"Je m'inscris en faux"

Parole à la défense donc après cette série de reproches. "Je m'inscris en faux" affirme Georges Ziegler. "Notre département a tenu grâce à ses 3.000 fonctionnaires qui ont travaillé, je tiens à les remercier; grâce à une excellente coopération avec les services de l'Etat et de l'Agence Régionale de Santé. On ne peut pas raconter n'importe quoi." Georges Ziegler reconnaît l'importance d'une "relance" du département, possible selon lui grâce à "une excellente gestion."

Georges Ziegler tient à défendre dès le début des prises de parole, son bilan et son action, avec 111 millions d'investissements, une première selon lui. Il tient à rappeler que 67% du budget du département est consacré au social. 

2- Le RSA et les aides sociales

C'est le 1er budget du département, les aides sociales et les solidarités représentent plus de 460 millions d'euros, sur un budget total de presque 830 millions. Georges Ziegler a décidé en décembre dernier de ne pas verser la prime covid aux aides à domicile, qui n’ont pourtant jamais cessé de travailler pendant l'épidémie. 

Toujours plus de RSA, mais sans l'aide de l'Etat

Dans ce volet social, le RSA est bien au coeur des débats (ce sont les départements qui le versent aux bénéficiaires). Le nombre de bénéficiaires a explosé en 2020 dans la Loire, il a légèrement diminué début 2021. Avant 2020, le département comptait 18.200 bénéficiaires. Il y en a 20.000 depuis la crise du Covid-19. 112 millions d’euros sont prévus pour 2021, avec toujours la même participation de l’Etat à 48 millions d’euros. Georges Ziegler a écrit à l’Etat pour demander une compensation, comme 16 autres présidents de département.

Le député Julien Borowczyk, tente une explication, mais la meilleure défense reste l'attaque : "La question n'est pas seulement de se dire on va être un tiroir-caisse pour donner du RSA." Le candidat LREM reproche au président sortant de ne pas avoir "contractualisé" un budget de 150 millions d'euros. "C'est quand-même dommage. Car c'est équiper les gens sur la formation, sur la mobilité. Nous proposons de louer une voiture pour un stage, une formation, parce que quand on est dans la ruralité, un bus ne passe pas toutes les demies-heures devant sa porte."

► "Il faut aller au bras de fer"

Christophe Faverjon lui aussi en profite pour critiquer le gouvernement, "qui transfère des compétences aux collectivités. On le vit aussi dans nos communes. Et finalement (l'Etat) ne nous donne pas les moyens de les assumer." Le candidat de la gauche affirme que la différence entre les dépenses sociales réelles du département et ce que verse l'Etat est d'environ 100 millions d'euros. "Il faut aller au bras de fer" promet-t-il, en rappelant sa proposition à Georges Ziegler il y a quelques mois d'une "action commune signée par tous les maires du département" pour demander plus de budgets à l'Etat.

"Il faut qu'on nous donne (cet argent) parce que c'est un droit" tente de conclure Georges Ziegler.  "On veut faire un territoire zéro chômeur sur Saint-Etienne et Roanne, mais cela coûte de l'argent. Nous avons 300 assistantes sociales pour aider les gens dans leurs droits. 190 personnes aident à la réinsertion des gens qui sont au RSA. Et nous avons 3 contrôleurs."

Le petit duel gauche - droite

Georges Ziegler s'insurge contre le commentaire qui ferait de lui un chasseur de pauvres: "C'est totalement faux." Mais il évoque la découverte de situations "invraisemblables" avec des gens "qui avaient un compte en banque à 6 chiffres et qui percevaient le RSA". "Une infime minorité !" précise-t-on à gauche. "La confiance, ça s'accompagne toujours du contrôle" précise le candidat LR. "Il faut contrôler les riches aussi alors" lance Christophe Faverjon. Georges Ziegler ne dit pas le contraire. 

Isabelle Surply attaque à plusieurs reprises le député Julien Borowczyk sur le plan de répartition des migrants (qui vise à répartir les migrants dans toutes les régions d'ici 2023). Ce plan coûte "6 collèges neufs, ou 12 rénovations de collèges. C'est 22 millions" dit-elle. Elle poursuit: "moi présidente du Conseil départemental, j'engagerai un bras de fer avec l'Etat, pour dire non à madame la Préfète."

3- Le tourisme, l'aéroport, et la station de Chalmazel

La station de ski de Chalmazel appartient au Département depuis 1988. Comment en faire une station attractive toute l’année, malgré le changement climatique ? La gauche a beaucoup critiqué ces derniers mois le projet de la majorité sortante sur Chalmazel, avec 2 millions d’euros investis pour les canons à neige, (que l'on nomme désormais des "enneigeurs"). "Ce projet arrive tard. Cela fait quelques années qu'il aurait fallu travailler sur ce côté 4 saisons. Le froid n'est pas au rendez-vous" pour le candidat de la gauche Christophe Faverjon. Il veut en faire une "station verte". 

Pour Julien Borowczyk, lui aussi, il faut investir dans les activités d'été. Il reconnaît au passage avoir une maison sur place. "Les canons à neige demandent des réserves d'eau importantes" dit-il. Georges Ziegler dément: "la neige de culture, c'est de l'eau qu'on rend plus tard. L'eau n'est pas détruite, elle est transformée en neige. Et les captages, on rend l'eau ensuite." Ses opposants restent sceptiques.

La quatre saisons

Isabelle Surply affirme qu'il faut "investir pour pouvoir faire vivre ce bassin économique." Pour le président sortant Georges Ziegler, "le département investit dans Chalmazel pour en faire une station 4 saisons." Il rappelle que dans les 4 saisons, il y a aussi l'hiver. Il évoque un programme pour les sports de pleine nature. Il invite surtout les Lyonnais, magazine en main, à venir prendre "un bol d'air" dans cette station, faisant pour une fois sourire les 3 autres candidats quand il évoque les concerts et festivals prévus.

Christophe Faverjon insiste plus sérieusement pour privilégier des sports de pleine nature et invite à plus d'initiatives pour le vélo, avec des liaisons avec les autres départements en voies vertes. Isabelle Surply s'oppose en appelant à donner la priorité aux solidarités sociales, plus qu'aux pistes cyclables. Georges Ziegler annonce que 26 sites clunisiens dans le département pourraient être classés au Patrimoine mondial de l'Unesco. 

Voir le débat

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information