Le restaurant atelier Chromosome - outil d'insertion pour de jeunes trisomiques - vient d'ouvrir ses portes à Saint-Etienne. Les premiers clients sont ravis. En cette période de Jeux paralympiques et de l'énorme succès du film "Un petit truc en plus", une pierre de plus pour construire un monde où tout le monde trouve sa place.
Pas facile de se former et de trouver un emploi quand on est porteur de handicap. À Saint-Etienne, l'association Chromosome Saint-Étienne vient d'ouvrir un restaurant atelier pour les personnes ayant un handicap, et notamment lié à la trisomie. Autour de Patricia, la cheffe et d'une vingtaine de bénévoles, douze équipiers apprennent le métier.
La cuisine comme outil d'apprentissage
L’atelier culinaire joue un rôle éducatif et d’apprentissage. L’objectif étant de faire grandir les apprentis en compétence, en dextérité et en autonomie. "La restauration peut s'articuler autour de tâches simples et régulières. Elle est un lieu de rencontre convivial et une activité très adaptée pour les personnes trisomiques" explique le site internet de l'association.
Une vingtaine de bénévoles tournants accompagnent les équipiers afin que le restaurant tourne bien. "J'ai dû m'adapter" explique la cheffe. "Il faut surtout s'adapter à leur rythme. C'est parfois un peu plus lent, il faut anticiper pour éviter d'être en difficulté [..] On doit tourner comme un vrai restaurant".
L'idée, c'est d'oser la rencontre. Les deux mondes ont peur d'aller vers l'autre et finalement, on se rend compte que ça se passe extrêmement bien.
Patricia BonnardCheffe du Restaurant Chromosome
Les équipiers ne sont pas rémunérés. Ils sont en ateliers externalisés. "Ce sont des personnes dites "inaptes au travail" mais on se rend compte qu'ils sont capables de faire énormément de choses" explique La cheffe. Chacun vient un à deux jours par semaine.
Un moment de partage
Ana, ce jour-là, prépare un fondant au chocolat. Après avoir listé tous les ingrédients, elle commençait la préparation sous l'exil bienveillant de son tuteur. "C'est mon métier, j'aime la cuisine et le service" répond-elle à notre journaliste. En salle, ils sont 3 à 4 équipiers différents chaque jour de la semaine à assurer le service du déjeuner.
Après une semaine d'ouverture, le succès et les clients sont déjà au rendez-vous. "Je trouve ça chouette. Je n'ai été aussi bien accueilli dans un restaurant, c'est vraiment bien, il y a du monde, ça bouge, c'est vivant" témoigne un client. Georges travaille juste à côté et est très satisfait du service. Pour lui, l'actualité des Jeux paralympiques va "leur donner un coup de fouet et prouver qu'ils peuvent travailler comme nous".
Autre bonne influence, le film "Un petit truc en plus". Karine y fait tout de suite référence. "Le handicap n'est pas suffisamment reconnu. Les handicapés sont là, ils font partie de notre vie. C'est une belle initiative franchement. Ça leur permet de faire partie de la vie active". Elle a apprécié l'ambiance, le service, et le repas, élément qui reste incontournable dans un restaurant.
Autre initiative à souligner : le réseau Café Joyeux emploient 186 personnes porteuses de trisomie 21 dans ses 24 établissements sur le territoire.