Trouver un emploi n’est pas toujours simple. Encore moins quand on est en situation de handicap. Guillaume, un graphiste de 32 ans, remue ciel et terre à Clermont-Ferrand pour décrocher le job de ses rêves. Une véritable leçon de vie.
“Déplacer des montagnes” : une expression qui colle parfaitement aux efforts que déploie Guillaume Vachias. Basé à Clermont-Ferrand et originaire de la montagne thiernoise, ce graphiste de 32 ans se démène comme personne pour trouver un travail. Handicapé depuis sa naissance, le cordon ombilical autour du cou l’a privé d’oxygène. Il rencontre des difficultés motrices et d’élocution, qui, toutefois, ne l’empêchent en rien de conduire ou de manipuler des logiciels de création graphique.
Guillaume a fait de son handicap une force pour pouvoir toujours le dépasser. Il est en recherche très active d’un emploi dans une entreprise. Graphiste et UX/UI designer, il définit le job de ses rêves : “Réfléchir à un support digital en fonction des utilisateurs me passionnerait. Je pense qu’une grosse entreprise ou administration avec un service communication important serait idéale pour m’intégrer”.
Plus de 40 candidatures envoyées
Pendant 7 ans, il a été le directeur d’une agence web. Il a même embauché un chef de projet et un alternant. Il a ainsi dépassé ses difficultés et cherché des solutions alternatives quand il faisait face à des épreuves. Aujourd’hui, il remue ciel et terre, interpelle les entrepreneurs, multiplie les envois de CV et de lettre de motivation : “J’ai envoyé plus de 40 candidatures personnalisées tant au niveau du contenu que du graphisme. Je reçois des réponses “bateau” alors que j’ai besoin d’adaptation du poste”.
Selon Guillaume, les entreprises rencontrent encore quelques réticences à embaucher des travailleurs en situation de handicap : “Les entreprises n’ont pas encore intégré les handicaps les plus importants alors qu’il suffit de s’organiser avec des méthodes. Je suis en train de travailler avec un psychologue du travail pour rassurer mes futurs employeurs et collègues”.
"Il faut que ça bouge, on est en 2024 !"
Il poursuit : “On est très en retard en France sur l’emploi des travailleurs handicapés. Il faut que ça bouge, on est en 2024 !” Guillaume est ouvert à des périodes de stage pour montrer son travail. Il ne désespère jamais, malgré les nombreux refus essuyés : “Je pense à toutes les personnes qui m’accompagnent et je me dis que l'on va y arriver”.
Depuis ce vendredi, il est à Paris pour assister aux Jeux Paralympiques et encourager les sportifs : “Avec les Jeux paralympiques, on voit des athlètes qui sont traités de la même façon que les valides. C’est un vrai plaisir de voir cette évolution depuis quelques années. J’espère que cela fera changer les Français par rapport au handicap mais il y a encore du travail et le chemin est long”. S’il se passionne pour les Jeux, c’est que Guillaume est aussi un sportif accompli : il a fait tous les agrès de gym de 7 à plus de 20 ans, du tennis de table, du tennis, de l’escalade, de la natation et a même participé à un triathlon.
Cette énergie, Guillaume la met aussi dans sa recherche de travail. Il a un message destiné à des recruteurs : “Soyez ouverts, regardez mes compétences et testons. Engagez-vous pour la diversité dans votre entreprise ! J’ai envie de faire ma rentrée comme tout le monde. N’ayez pas peur, j’assure !”. Le graphiste se dit prêt à s’adapter à toutes les situations de la vie. Il conclut en riant : “Pourquoi est-ce que tout Clermont-Ferrand me connaît et que pourtant aucun job ne vient ?”. La balle est dans le camp des recruteurs.
