Il était sommelier à Londres, le voilà rémouleur ambulant sur les marchés de Loire et d'Ardèche. Un changement radical de métier et de cadre de vie.
"Le tranchant, c'est comme un fil, le plus fin possible, au sommet de la lame, et qui doit être parfaitement équilibré. Plus ce fil est fin, plus la lame est tranchante..." En matière de fil et de tranchant, Yohan en connait un rayon.
Depuis un an, cet artisan installe son stand et ses machines sur les marchés, dans la Loire et en Ardèche. Et en quelques heures, il redonne leur lustre à toutes les lames qu'on lui apporte, même les plus rouillées, couteaux à viande ou lames de faux.
Chaque lame a besoin d'être aiguisée
Car toutes les lames ont besoin d'être régulièrement affûtées, même un bon vieux couteau à pain dont les grosses dents finissent toujours par s'émousser. "Mais affûter une lame à dents, ça n'a évidemment rien à voir avec l'affûtage d'une lame lisse" précise Yohan.
Affûteur-rémouleur itinérant, Yohan se rend aussi directement chez les professionnels du secteur. Coiffeurs, bouchers, restaurateurs, tous ceux qui ont un besoin fondamental de tranchant pour exercer leur activité.
Le tranchant d'une lame se vérifie avec une simple feuille de papier. Une lame aiguisée à point coupe la feuille sans effort.
Mais se faire une clientèle prend du temps, d'autant plus que le métier de rémouleur est un peu tombé dans l'oubli. "La génération de nos parents a pu voir, jeunes, des rémouleurs passer dans les villages. Donc quand ils me voient, ça leur rappelle des souvenirs. Les plus jeunes ne savent même pas que les outils et les couteaux peuvent être affûtés. Pour certains, c'est une vraie découverte ! " s'amuse Yohan.
Alors Yohan doit aussi et surtout affûter... ses arguments, pour faire redécouvrir et apprécier son savoir-faire.