L'activité du fabricant de produits isolants pour l'industrie Thermal Ceramics est totalement à l'arrêt à Saint-Martin-en-Forez (Loire) ce mardi 8 février au matin, au 23e jour d'un conflit social qui a conduit à la mise en veille des quatre fours de l'usine.
Le conflit porte sur un "meilleur partage des bénéfices", selon l'intersyndicale de cette unité de production de Thermal Ceramics France, appartenant au groupe anglais Morgan Advanced Materials et employant 140 personnes aux trois-huit.
"Salariés en grève. 10 millions d'euros pour les patrons. Nous les miettes. On dit non", proclame une banderole déployée à l'entrée de cette usine qui fabrique des boucliers thermiques résistants aux hautes températures pour l'industrie navale, l'aéronautique, l'automobile ou la sidérurgie.
La grève, suivie par 90% du personnel selon l'intersyndicale, a débuté sous forme d'un débrayage de deux heures à chaque fin de poste, s'est durcie depuis le 1er février, avec blocage des entrées et sorties de marchandises avant la mise en veille, ce mardi 8 février, des quatre fours.
À l'origine, le mouvement accompagné par la CGT et la CFDT demandait l'augmentation à 5.000 euros de la prime exceptionnelle versée au titre de l'année 2021, au lieu des 1.000 euros prévus par la direction.
Face au refus de la direction de revoir cette prime, les représentants des salariés ont accepté de porter leurs revendications dans le cadre des négociations annuelles obligatoires pour 2022, demandant une augmentation salariale de 10% contre 1,6% proposé.
"On demande un meilleur partage des bénéfices de la part de notre entreprise qui a enregistré localement en 2021 un résultat net de 10,8 millions d'euros, bien supérieur aux prévisions", explique Rafaël Martinez, le délégué syndical CGT.
La direction, jointe par nos confrères de l’AFP, n'a pas souhaité s'exprimer.