Dans le département de la Loire, six sièges de députés sont à pourvoir. La majorité présidentielle va-t-conserver les 4 circonscriptions acquises en 2017? La droite parviendra-t-elle à reconquérir les circonscriptions perdues voilà 5 ans? Découvrez tous les résultats du premier tour des élections législatives.
La Loire compte six circonscriptions. Dans ce département, la majorité présidentielle, qui détient les deux tiers des sièges dans la Loire, va s’efforcer de conserver son avance. Parmi les quatre députés macronistes sortants de la Loire, seule Valéria Faure-Muntian, députée de la 3ème circonscription, n’a pas souhaité se représenter devant les électeurs.
La carte des résultats dans la Loire
Les bureaux de vote ont fermé à 18 heures partout dans la Loire, sauf à Saint-Etienne, à 19 heures.
• Le premier résultat définitif est tombé dans la Loire, il s'agit de celui de la 3e circonscription, celle de la vallée du Gier : le candidat Ensemble! Emmanuel Mandon, arrive en tête avec 25,70% devant le candidat communiste Vincent Bony, également maire de Rive-de-Gier. Ce dernier obtient 23,66% des voix. C'est le premier duel annoncé dans la Loire pour le 19 juin prochain. La candidate RN Angelina La Marca n'est pas qualifiée pour le second tour mais elle recueille 21,08% des voix. Le candidat LR Axel Dugua est arrivé loin derrière, en 4e position, avec 13,52% des voix.
Emmanuel Mandon aborde ce second tour avec "une grande confiance" et pense "pouvoir rassembler très largement dimanche prochain" .
"Pour le 2e tour, nous croyons en la capacité de rassembler encore plus largement qu'au premier tour", a déclaré Vincent Bony qui bénéficie d'une faible réserve de voix pour battre son concurrent.
• Sans surprise dans la 4e circonscription, le député sortant LR Dino Cinieri se qualifie pour le second tour. Il affrontera le candidat LFI investi par la Nupes Bernard Paemelaere. Le député sortant bénéficie d'une avance, crédité de 25,81% des voix (12 601 bulletins) devant son adversaire qui a recueilli 23,56% des voix (11 501 bulletins). Dino Cinieri brigue un 5e mandat de député. En revanche, le candidate investi par le RN Anthony Gibert réalise un bon score : 21,62% des voix. La candidate parachutée et investie par la majorité présidentielle Shannon Seban ne se qualifie pas pour le second tour, avec 16,84% des voix, elle arrive en 4e position.
• Dans la 1ère circonscription, celle de Saint-Etienne nord, le candidat de la majorité présidentielle Quentin Bataillon arrive en tête avec 23,50% des voix devant la candidate écologiste investie par la Nupes, Laetitia Copin, créditée de 22,6% des voix. Entre les deux candidats, 259 bulletins d'écart. Avec 21,92% des voix, le dissident de gauche Pierrick Courbon est éliminé et dés ce dimanche soir, il a appelé à voter au deuxième pour la candidate de gauche.
• Dans la 2e circonscription, le député sortant Jean-Michel Mis, sous la bannière de la majorité présidentielle, est en difficulté. Avec 27,36% des voix, il est en ballottage très défavorable, derrière la candidate LFI de la Nupes, Andrée Taurinya qui est arrivée largement en tête avec 34,37% des voix, soit plus de 1500 bulletins d'avance. En troisième position, le candidat RN Hervé Breuil recueille 15,34% des voix. La candidate LR Marie-Camille Rey est éliminée avec 8,61% des voix.
• Dans la 5e circonscription, c'est le candidat LR Antoine Vermorel-Marques qui arrive en tête avec 25,77% des voix, devançant la députée sortante Nathalie Sarles créditée de 23,41% des voix. La candidate de la majorité présidentielle qui brigue une deuxième mandat se retrouve en ballottage défavorable. Un millier de bulletins les séparent. Le candidat de la Nupes, Ismaël Stevenson arrive en 3e position avec 20,35% des voix. La représentante du RN, Sandrine Granger totalise 19,03% des voix.
• Dans la 6e circonscription, le député sortant de la majorité présidentielle, Julien Borowczyk arrive en tête avec 26,43% des voix et devance d'une courte tête le candidat LR Jean-Pierre Taite (25,36%). Entre les deux candidats, on compte moins de 600 bulletins d'écart. Le candidat RN, Grégoire Granger arrive en 3e position avec 20,88% des voix, soit plus de 11 500 bulletins.
Le point sur les enjeux dans les 6 circonscriptions de la Loire
- 1ère circonscription : la gauche va-t-elle conserver son unique circonscription ligérienne ?
Dans la 1ère circonscription de la Loire, Saint-Etienne nord, c'est une campagne des législatives mouvementée. Onze candidats sont en compétition pour obtenir le siège de député. En 2017, cette circonscription, qui avait échappé à la vague Macron, était restée à gauche. Va-t-elle tomber dans l'escarcelle de la majorité présidentielle en 2022 ? La 1ère circonscription de la Loire est détenue depuis 2007 par Régis Juanico, élu socialiste, puis Génération S. Mais elle pourrait bien tomber dans l’escarcelle de la majorité présidentielle. L’union de la gauche menée par la militante écologiste Laetitia Copin est mise à mal par une candidature dissidente qui n’est d’autre que celle de Pierrick Courbon, l’assistant parlementaire du député sortant. Le candidat s'est mis en congé du PS.
Cette division dans les rangs de la gauche pourrait bien faire les affaires du jeune candidat de la majorité présidentielle, Quentin Bataillon. A droite, cette une candidate parachutée qui va participer à la campagne, Alexia Ostyn, inconnue sur le territoire. Gilles Artigues a également préféré abandonner. Ce dernier avait été un candidat malheureux en 2017 dans cette circonscription de Saint-Etienne Nord, n'ayant pas réussi à se qualifier pour le second tour.
Une division à gauche, des candidats peu connus et un dissident ultra ancré localement. Reste à savoir ce que les électeurs privilégieront : l’étiquette politique ou la notoriété locale ?
- 2e circonscription : le député sortant macroniste sera-t-il réélu ?
Il s'agit de la circonscription de Saint-Etienne Sud où neuf candidats sont en lice. Le député Jean-Michel Mis est candidat à sa réélection sous la bannière de la majorité présidentielle. Dans le camp LR, Laura Cinieri, conseillère municipale de Saint-Etienne a jeté l'éponge. A droite, c'est un jeu de chaises musicales. Après l'abandon de Laura Cinieri, l'ex-adjointe stéphanoise Marie-Camille Rey a été investie dans cette 2e circonscription mais elle ne bénéficie pas du soutien du maire LR de Saint-Etienne Gaël Perdriau. Marie - Camille Rey était initialement investie dans la 1ère circonscription. Aujourd'hui encore, le maire LR de Saint-Etienne, Gaël Perdriau ne soutient officiellement personne.
A gauche, c'est la référente de la campagne de Jean-Luc Mélenchon dans la Loire, Andrée Taurinya, qui a été désignée par la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) sur la 2e circonscription de la Loire. Elle est militante de La France insoumise depuis 2016.
- 3e circonscription : qui pour succéder à Valéria Faure-Muntian ?
Cette circonscription regroupe notamment les cantons de la vallée du Gier : Saint-Chamond, La Grand-Croix, Saint-Héand et Rive-de-Gier. On compte dans la 3e circonscription un record de candidatures : ils sont 14 en lice.
Emmanuel Mandon n'a pas obtenu l'investiture à droite mais a été adoubé par la majorité présidentielle. C'est pourtant la vague macroniste qui a coûté à François Rochebloine son siège de député en permettant à Valéria Faure-Muntian d'être élue. François Rochebloine est aujourd'hui dans la course, mais comme suppléant du candidat Emmanuel Mandon, également conseiller régional. En dissidence, Eric le Jaouen, ancien président du Medef Loire, fait acte de candidature mais précise qu'il siègera dans la majorité en cas de victoire.
Imbroglio aussi à gauche : la NUPES a investi le maire communiste de Rive-de-Gier Vincent Bony mais Louis Caillon (LFI) a décidé de faire acte de candidature malgré tout. Il a été exclu du parti.
- 4e circonscription : un 5e mandat pour le LR Dino Cinieri ?
Cette circonscription s'étend des bords du Rhône à ceux de la Loire. Vallée de l'Ondaine, massif du Pilat, sud Forez.... le territoire est très hétérogène, tant au niveau géographique, qu'au niveau de sa sociologie. Onze candidats sont en lice. Le député sortant LR Dino Cinieri se représente. Ce dernier a été maire de Firminy, de 2001 à 2008, avant d'être battu par le communiste Marc Petit. Elu sans discontinuer depuis 2002 à la tête de cette circonscription, il brigue un 5e mandat de député.
Le sortant part favori face à la candidate parachutée par la majorité présidentielle Shannon Seban, venue de Seine-Saint-Denis. Elle s'empare de la place qui semblait réservée au référent départemental LREM et ex-adhérent du PS David Kauffer, maire de Saint-Romain-les Atheux depuis mars 2020. Ce dernier avait été battu par Dino Cinieri en 2017 de 99 bulletins.
A gauche, on note le faux départ de Christophe Faverjon. Le maire communiste d'Unieux avait annoncé sa candidature en mars mais il cède sa place à Bernard Paemelaere, un novice encarté chez LFI, et investi par la coalition Nupes.
- 5e circonscription : la droite va-t-elle reconquérir son bastion historique du Roannais ?
Cette circonscription concerne les habitants du Roannais. Onze candidats sont en lice. Nathalie Sarles, la députée brigue un 2e mandat sous l'étiquette Ensemble! de la majorité présidentielle. En 2017, elle avait bénéficié de la vague Macron et de la division à gauche. Une surprise alors que la 4e circonscription était détenue depuis 1993 par la droite.
Sur ce territoire, le candidat LR, Antoine Vermorel-Marques, est adjoint au maire de Renaison, conseiller départemental et vice-président de Roannais Agglo. S'il l'emporte il devra démissionner de ses mandats pour cause de cumul. Le candidat LR a déjà affirmé qu'il ne conserverait que son mandat de conseiller départemental. Antoine Vermorel-Marques bénéficie de l'appui d'Yves Nicolin, maire de Roanne. L ui-même avait été député de cette circonscription durant 24 ans, entre 1993 et 2017. Le jeune élu de Renaison a également été conseiller politique de Damien Abad, ancien président du groupe LR à l'Assemblée et député de l'Ain. La droite est prête à reconquérir cette circonscription.
Dans le Roannais, l'extrême-droite part également divisée : on compte au moins 4 candidats placé à l'extrême-droite de l'échiquier politique. Dans cette circonscription, la gauche est unie pour le 1er tour avec la candidature d' Ismaël Stevenson, investi par la coalition Nupes.
- 6e circonscription : le député sortant Renaissance sera-t-il réélu ?
Cette circonscription compte une grande partie du Forez, à l'exception de Saint-Bonnet et Saint-Just-Saint-Rambert. C'est Grégoire Granger qui porte la candidature du RN dans cette circonscription. Dans la 5e circonscription, c'est sa mère qui représente le partie de Marine Le Pen. La candidature LR est portée par le maire de Feurs, Jean-Pierre Taite. En cas de victoire, il devra faire un choix entre la mairie qu'il occupe depuis 2008 et le Palais Bourbon. Le candidat de la majorité présidentielle, Julien Borowczyk, qui brigue un deuxième mandat, a reçu un soutien de poids en la personne de l'ancien premier ministre Edouard Philippe, lors d'une visite à Montbrison. Mais cela suffira-t-il pour conserver sa circonscription ?
Retour sur les législatives de 2017
Il y a cinq ans, lors des législatives de 2017, le mouvement macroniste avait remporté quatre des six circonscriptions ligériennes. Le parti socialiste en avait réussi à sauver la circonscription de de Saint-Etienne nord : Régis Juanico avait renversé la vapeur et l'avait emporté de 23 voix devant la candidate LREM Magali Viallon. La Droite Républicaine avait réussi à conserver la 4e circonscription, celle de Dino Cinieri, qui briguait un quatrième mandat. En 2022, le mouvement Renaissance peut-il réussir à s'imposer dans la totalité du département ?