Alors que la 40ème campagne hivernale de l’association a été lancée mardi 19 novembre, les Restos du cœur de la Loire tirent la sonnette d’alarme face au manque de bénévoles dans le département. Une situation critique, alors que les bénéficiaires sont, eux, toujours plus nombreux.
"La famille aura droit à 36 points d’accompagnements, 36 points de produits laitiers, et 36 de desserts..." détaille Sylvie Robert, chargée de formation aux Restos du cœur de la Loire, tout en montrant un formulaire aux bénévoles du centre de Saint-Chamond. Alors que la 40ème campagne d’hiver des Restos du cœur a été lancée ce mardi 19 novembre, une révision s'impose pour savoir comment bien distribuer les produits. Car les bénéficiaires sont toujours plus nombreux à avoir besoin de l’aide distribuée par cette association créée par Coluche en 1985.
"S’ils ont droit à 4 points de dessert, qui choisit entre compotes, biscuits..?" interroge une bénévole. "Ce sont eux !" rétorquent en chœur d’autres, déjà aguerris. "Je pense qu’avec le temps, on va s’habituer mais, maintenant, ça a l’air très compliqué" confie Lydia Benhamma, l’une des nouvelles bénévoles. Elle va venir travailler ici deux fois par semaine. "C’est important d’aider les gens. Certains ne peuvent pas travailler, d'autres n’ont pas les moyens d’acheter de la nourriture" explique-t-elle.
"Avant j’étais bénéficiaire, les bénévoles étaient toujours souriants avec nous, donc je me suis dit pourquoi pas rendre la pareille, aider les autres" raconte Meriem Fortas, une autre bénévole, qui vient aider ici depuis un an. "Il y a beaucoup de travail, mais moins de bénévoles, donc c’est la course les jours de distribution" précise-t-elle.
"On ne peut pas laisser des familles sans aides, il faut tenir"
Après le départ, il y a un an, de 20 bénévoles, des personnes aidées par les Restos du cœur se sont engagées pour continuer les distributions à Saint-Chamond. Mais il faudrait encore de nombreux bénévoles supplémentaires pour faire tourner la structure, qui accueille de plus en plus de bénéficiaires.
"Parfois il n’y a que trois bénévoles pour une distribution. Ici, il y a 876 personnes accueillies, dont 60 bébés pour 20 bénévoles. Le manque de bénévoles entraîne une file d’attente des bénéficiaires, alors que l’on devrait prendre le temps de discuter, de rassurer. Je sens bien que les bénévoles fatiguent, ce n’est pas évident pour eux. Mais on ne peut pas laisser des familles sans aides, il faut tenir" précise Sylvie Robert, pour qui il faudrait au minimum une trentaine de bénévoles à Saint-Chamond.
Un manque de bras qui concerne aussi le centre de la Grand-Croix, et même l'entrepôt central du département. Car, dans la Loire, ce sont au total 622 bénévoles pour venir en aide à jusqu'à 15 000 bénéficiaires. "C’est possible que nous soyons dans l’obligation de fermer les centres, même si ce n’est pas d’actualité et que l'on trouverait des solutions alternatives. Les Restos du cœur sont portés par les bénévoles. Si ces derniers, du jour au lendemain, quitte l'association, les Restos du cœur n'existent plus" affirme Antoine Geraci, le président des Restos du cœur Loire, qui espère que l'appel au recrutement de bénévoles sera entendu.