Trois membres de la mouvance d'ultra-droite survivaliste, dont une femme, ont été mis en examen mercredi pour détention illégale d'un arsenal découvert à leurs domiciles de la région stéphanoise, a-t-on appris jeudi de sources policière et judiciaire.
Un homme de 32 ans, qui exploite un commerce de surplus militaire et présenté
comme le leader du groupe, a été placé en détention provisoire, a indiqué le parquet de Saint-Etienne dans un communiqué. Il lui est reproché d'avoir joué un rôle central dans l'acquisition des armes.
Les deux autres personnes, un homme de 22 ans et une femme de 41 ans, ont quant à elles été placées sous contrôle judiciaire, a indiqué le parquet, soulignant
que la peine maximale pour les infractions sur les armes commises en réunion est
de dix ans d'emprisonnement.
Un commerce ainsi que les domiciles des trois personnes ont été perquisitionnés
lundi dernier à Saint-Etienne et dans deux communes ligériennes du massif du Pilat
: Le Bessat et Saint-Genest-Malifaux, dans le cadre de "visites domiciliaires autorisées par le Juge des libertés et de la détention de Paris et opérées sous son contrôle, en lien avec le parquet national antiterroriste", selon le parquet.
L'opération a été conduite à l'aide d'un dispositif d'une quarantaine de membres de forces de l'ordre composé de la police judiciaire de Saint-Etienne, du groupe de lutte antiterroriste de Lyon, de deux colonnes d'assaut de la BRI de Lyon et de l'antenne RAID de Lyon, en association avec des policiers de la DGSI, précise-t-on de même source.
Les enquêteurs ont notamment découvert une série d'armes, dont un pistolet-mitrailleur, un fusil d'assaut, deux fusils à pompe et trois grenades, ainsi que 2.500 munitions dans la maison de l'un d'eux, située sur un très grand terrain à Saint Genest-Malifaux.
"Elle contenait notamment une base de vie, avec un important stock de vivres et
de médicaments, ainsi que du matériel médical et chirurgical", a déclaré une source proche de l'enquête, précisant qu' "aucun projet criminel" n'est reproché à ces adeptes du survivalisme, dont les casiers judiciaires sont vierges.
Le procureur de la République de Saint-Etienne, David Charmatz, cité dans le communiqué du parquet, a précisé avoir "ouvert une enquête en flagrance portant sur l'acquisition et la détention illégale des armes retrouvées, après des échanges avec le parquet national antiterroriste, et en l'absence d'éléments pouvant caractériser un projet d'attentat".