Comme la plupart des stations de sports d'hiver, Chalmazel souhaite s'imposer aussi l'été comme destination de vacances. La commune et le département ont investi et de nombreuses activités y sont proposées. C'est un enjeu majeur dans cette zone de la Loire éloignée des bassins d'emploi.
Même en pleine interview avec nos équipes, Valéry Gouttefarde, Maire SE de Chalmazel-Jeansagnière, s'interromps quelques minutes pour jouer les guides touristiques avec les personnes de passage dans son village et les orienter vers les plus beaux sites des environs. Il ne faudrait pas qu'ils passent leur chemin sans s'arrêter.
La commune a connu une période difficile en 2017. Les principaux commerçants avaient atteint l'âge de la retraite et s'apprêtaient à plier boutique. Fort heureusement, la boulangerie, l'épicerie et le bar tabac ont trouvé des repreneurs. "Ce sont des particuliers qui ont repris, c'est plus sûr et plus durable que lorsque c'est la mairie qui le fait." Monsieur le maire a l'air confiant et a, de son côté, engager des deniers publics dans la rénovation du centre pour donner "l'envie de s'arrêter" aux gens de passage. Et ça marche.
"Les touristes sont là mais jusqu'à peu ils nous disaient qu'"il n'y avait pas grand-chose à faire" avoue Frédéric Gravier, le directeur de la station. Heureusement les choses évoluent et l'offre estivale de loisirs se développe.
La station de sport d'hiver doit exister l'été, c'est une question de survie pour tout le bassin de population
Le conseil départemental, propriétaire de la station de ski, a approuvé en assemblée en octobre 2020, le concept de "station durable quatre-saisons" à dix ans et doté la phase 1 du projet d'un budget de 10 M€ hors taxe. L'hiver, la station rapporte entre 700 000 et 1 million d'euros. L'été, c'est moins de 20 000 euros. Il est clair pour Frédéric Gravier, directeur de la station de ski, que l'été quoi qu'on en dise ne rattrapera jamais l'hiver (jusqu'à 100 personnes travaillent à la station) mais le potentiel est là et avec le réchauffement climatique et les pénurie de neige, il est impossible de faire l'impasse sur ces nouveaux investissements.
Ainsi Christophe Parois, gérant historique du magasin de location de skis, a investi il y a 4 ans, dans des vélos et trottinettes électriques. Il peut en louer jusqu'à 40 dans la journée. Pour lui, il faut "innover dans les produits d'appel 4 saisons pour que les personnes puissent passer une bonne journée voire plusieurs et qu'on puisse se développer".
Beaucoup d'avis vont dans ce sens. Le télésiège a ainsi été rénové pour qu'il puisse déposer au sommet les touristes été comme hiver. Un projet autour de la luge fonctionnant été comme hiver est en cours.
En attendant, de nouvelles activités ont vu le jour comme le tir à l'arc, le mini-golf, la course d'orientation, le trial, la via ferrata, l'accrobranche... Autant d'animations complémentaires des circuits de randonnée pour divertir les familles des alentours.
En ce qui concerne les familles et les vacanciers qui viennent de plus loin, un problème demeure : l'hébergement. Il manquerait selon les études 400 lits sur les hauteurs du Forez pour faire de Chalmazel et ses alentours une vraie destination touristique. Côté restauration, les infrastructures manquent également. Les tours opérateurs boudent encore le Forez faute d'avoir accès à un restaurant capable d'accueillir un car entier en un seul service. La commune est en train de rénover un bâtiment en restaurant gastronomique avant de le mettre en gérance.
La carte du consommer local
La Covid est un allié touristique inattendu. Le besoin d'évasion, pas trop loin de chez soi en raison des contraintes géographiques liées au confinement, la volonté d'éviter les lieux surpeuplés, l'envie de nature, ont conduit les Ligériens (et les autres) à s'intéresser à ce qui était proposé près de chez eux. Le consommer local ne se cantonne plus à notre assiette. Faire vivre les structures près de chez soi pour qu'elles perdurent est aussi une volonté que les Français se sont appropriée. Et même si les Alpins qualifient les reliefs foréziens de montagnes à vaches, à voir les chiffres en augmentation au fil des années, les vacanciers semblent en apprécier leur accessibilité. Les derniers week-ends fériés en ont fourni la preuve.
Il reste encore beaucoup de travail pour mais tous semblent travailler dans le même sens.