Les boites de nuit ont l'autorisation d'accueillir de nouveau du public avec pass sanitaire obligatoire pour tous leurs clients à partir de ce 9 juillet 2021. Face à ce protocole sanitaire strict, de nombreux établissements font le choix de ne pas encore rouvrir leurs portes dans la Loire.
Après 16 mois de fermeture liés à la crise du covid-19, les discothèques de la région pourront enfin rouvrir dès vendredi 9 juillet. Une réouverture tant espérée par le monde de la nuit, que certains ont préféré ajourner au vu des contraintes à appliquer pour l'accueil de leur public. Une décision très dure pour certains professionnels. Sur les 28 établissements de nuit que compte la Loire, seuls 7 rouvriront ce 9 juillet 2021.
"Comme vous pouvez le voir, tout était prêt. Il n'y avait plus qu'à ouvrir les portes et accueillir nos clients." Frédérique Bertrand est dégoutée. Après l'euphorie de la possibilité de rouvrir sa discothèque, le Lido à Saint-Paul-en-Cornillon dans dans la Loire, après les annonces du gouvernement, il y a eu la douche froide pour elle et ses deux co-gérantes : celle du protocole sanitaire à devoir mettre en place et défini quelques jours plus tôt.
Le pass sanitaire est donc bel et bien obligatoire. Cela signifie un circuit de vaccination complète, un test PCR négatif de moins de 48h ou un test antigénique à l'entrée. Une dernière option pas toujours évidente à mettre en place. En plus de cela, les discothèques devront respecter une jauge de 75% de leurs capacités si elles ne disposent pas d'espace extérieur. La prise des coordonnées de chaque client sera également obligatoire. Seul soulagement, du fait du pass, le port du masque ne sera pas obligatoire mais simplement recommandé.
Pas assez de clientèle potentielle
Frédérique Bertrand est inquiète : "si on n'a pas le barnum [une possibilité de tests antigéniques ndlr] à l'entrée et que des gens viennent sans avoir prévu leur pass on fait quoi ? On les refuse et on tourne à 10% ? Ce n'est pas possible" plaide-t-elle. La co-gérante du Lido expose son analyse : "Par rapport aux gens vaccinés, il n'y en a vraiment pas assez." Elle ajoute également que sa boite de nuit "est un lieu de convivialité et non d'obligation". Dans ces conditions, avec ses associées, elles ont fait le choix de repousser l'ouverture de leur établissement à septembre.
Prouver que cela fonctionne
De son côté, Boualem Yakoubi, le cogérant du Notilus à Saint-Etienne et président de l'Union des Métiers de l'Industrie Hôtelière de la Loire, a, lui, décidé d'ouvrir son club. S'il admet que "le pass sanitaire est une contrainte", sa décision n'est pas uniquement personnelle. "Peut-être que l'on pourra démontrer que, si on a une clientèle négative, on ne déclenchera pas de cluster comme dans des soirées privées ou des bars dansants sans aucun respect d'hygiène", plaide-t-il. Il salue également l'obligation de conserver les coordonnées de tous ses futurs clients : "en cas de contamination, on pourra tracer les gens."
Une piqure = une entrée offerte
Par ailleurs, l'UMIH et le GNI (le Groupement National des Indépendants) lancent une opération inédite : les fêtards se présentant à l'entrée d'une discothèque avec un pass sanitaire se verront offrir une entrée. Intérrogé par le Parisien, Jérôme Guilbert, le président de la branche établissement de nuit du GNI assure que les établissements partenaires seront "nombreux". "Nous voulons prouver que nous sommes un maillons essentiel dans la vaccination des jeunes", explique-t-il.
Pour l'heure, 22% des 18-29ans, la cible principale des boites de nuit, sont vaccinés selon les derniers chiffres du Ministère de la Santé.