Le parc zoologique de Saint-Martin la Plaine, dans la Loire, a recueilli mardi 30 mars 2021 un lion blanc, saisi dans une ménagerie clandestine des Deux-Sèvres.
"Il a dû être bien traité, peut-être un peu trop", explique Jean-Christophe Gérard, le vétérinaire du parc zoologique de Saint-Martin la Plaine. L’institution a recueilli mardi 30 mars 2021 un lion blanc saisi par l’Office de la Biodiversité le jour-même, dans une ménagerie illégale du département des Deux-Sèvres.
L’animal, prénommé Safran, a 7 ans et est un lion blanc. La coloration de son pelage est rare mais il est de la même espèce que les lions au pelage plus "classique". La couleur des lions blancs est due à un allèle mutante récessive, ils ne sont donc pas albinos. Les lions blancs sont donc rares dans la nature où leur couleur présente un désavantage puisqu'ils sont plus visibles par leurs proies.
Les lions blancs sont plus fréquents dans les élevages, que ce soient des zoos ou des cirques. Ils y sont souvent sélectionnés pour faire perpétuer leur couleur, induisant un risque de consanguinité.
"Visiblement en bonne santé"
Safran était "visiblement en bonne santé" explique le vétérinaire. "Lorsque nous l’avons récupéré, il était plutôt en forme, calme et habitué à la présence de l’homme". Tous ces éléments laissent penser qu’il a été plutôt bien traité par ses propriétaires et probablement élevé par l’homme depuis sa naissance.
Néanmoins, il est en surpoids "300kg contre 200 idéalement pour un animal de son âge". De plus, son enclos d’environ 200 m² était jugé "un peu petit pour un lion". Enfin, il vivait seul, alors qu’il s’agit d’une espèce qui a besoin de vivre avec ses congénères. "Il reste un animal sauvage" spécifie Jean-Christophe Gérard.
Saisi dans une ménagerie clandestine
Safran a été saisi par l’Office de la biodiversité et la gendarmerie dans une ménagerie clandestine d’un couple de particuliers à Marigny dans les Deux-Sèvres. Lors de la perquisition, une quinzaine de nandous, cousins de l’autruche, quatre wallabies et deux grands perroquets aras ont également été sauvés.
Bien qu’aucun signe de maltraitance n'ait été constaté, les animaux ont été saisis car leurs propriétaires ne détenaient pas les autorisations nécessaires.
[INSOLITE]
— Gendarmerie des Deux-Sèvres (@sevres_deux) March 30, 2021
Ce matin, l’OFB et la gendarmerie des Deux-Sèvres ont saisi un lion, des nandous, des wallabies et des grands aras détenus illicitement. Le lion a été transféré vers un centre animalier spécialisé. Aucun signe de maltraitance n'a été constaté pour tous ces animaux. pic.twitter.com/kEwKcXBsPW
En quarantaine pendant deux mois
Safran a directement été transféré au parc zoologique de Saint-Martin la Plaine, sous l’égide de l’association Tonga Terre d’accueil. "Il a dû être anesthésié et mis dans une caisse pour le voyage" explique Jean-Christophe Gérard qui s’est rendu sur place pour le transfert. Arrivé mardi soir, le lion restera en quarantaine environ 2 mois, le temps de faire un bilan de santé complet et une diète. Safran sera ensuite présenté à un autre lion, de préférence une lionne.
Les propriétaires passeront en justice pour être potentiellement dessaisis de l’animal. Si tel est le cas, il pourra éventuellement être replacé dans un autre parc zoologique en France ou à l’étranger.
L’association Tonga Terre d’accueil est une institution créée en 2007 et habilitée à recueillir les animaux sauvages saisis par les autorités, ou abandonnés par leurs propriétaires. Depuis sa création, elle a recueilli plus de 300 animaux sauvages, allant des primates aux oiseaux en passant par les fauves, les crocodiles, les reptiles ou les tortues.
Les propriétaires et créateurs du parc et de l’association, Pierre et Eliane Thivillon, sont réputés en France pour être de grands protecteurs des animaux sauvages depuis plusieurs dizaines d’années.
Récemment, Pierre Thivillon a écrit une lettre à Jean Castex pour exprimer son inquiétude quant à la fermeture du parc au public en raison de la crise sanitaire. En plus de 35 employés sur la sellette, le manque à gagner a des conséquences sur le bien-être des animaux, dont la charge fixe -5000 euros quotidiennement- est élevée. Pour soutenir le parc, une cagnotte a été ouverte par une habitante du coin. Elle cumule actuellement plus de 42 000 euros.
L'arrivée de Safran au refuge.