Activité touristique depuis les années 1970, le train du Haut-Forez est menacé de fermeture. L'association qui gère son exploitation recherche des financements pour réhabiliter sa voie qui relie l'Estivareilles (Loire) à la Chaise-Dieu (Haute-Loire)
Depuis 150 ans, les trains empruntent cette voie qui traverse les Monts du Forez, entre Loire, Haute-Loire et Puy-de-Dôme. Dans les années 70, la SNCF se retire de son exploitation et l’association du Chemin de Fer du Haut-Forez prend les commandes pour proposer des trajets touristiques.
Mais le temps a fait son œuvre et aujourd'hui l’infrastructure nécessite des soins. Sur le chemin, Yvon Charesse, le président de l'association du train du Haut-Forez, nous montre les dégâts. "Ici, entre deux cents et deux cent cinquante traverses ont été changées", nous indique-t-il.
En effet, au sol, de nouvelles traverses unissent les rails sur la portion Estivarelle-Craponne. Compactes et rigides, ces nouvelles planches tranchent avec les vieux bouts de bois brisés et troués d'origine. "Les tirfonts ne tiennent plus, c'est pourri, on ne peut pas refixer correctement", explique Yvon Charesse.
Besoin de 1,5 million d'euros d'investissements
Les bénévoles savent que ces travaux ne suffiront pas. Les 6 000 voyageurs attendus cet été ne pourront plus aller jusqu’à La Chaise-Dieu.
“On est en mode dégradé. La voie n'a jamais fait l'objet d'une réhabilitation complète et son espérance de vie est de 35 ans, c'est donc normal qu'il faille la remettre aux normes", soupire le président.
L’entretien de la ligne nécessite 150 000 euros par an pendant 10 ans. Alors, les élus locaux cherchent des subventions. Le contrat de Plan État-Région a dit non cette année, il faut en conséquence convaincre les départements traversés ou trouver des mécènes.
Opération train de la découverte
Pour promouvoir leur message et attirer des dons, l'association ne manque pas d'idées. "Le 23 septembre prochain, nous lançons l'opération train de la découverte pour montrer l'intérêt de cette voie", explique Jean-Alain Girodet, le propriétaire de la voie ferrée.
L'idée : réunir les acteurs économiques, touristiques et politiques afin qu'ils puissent se rencontrer et potentiellement investir dans un projet de réhabilitation du train du Haut-Forez.
Ce patrimoine ferroviaire a échappé au déferrage et à l’oubli grâce à l’intervention des bénévoles. Aujourd’hui, son avenir dépend entièrement de cette recherche de financements.