Le célèbre train à vapeur a repris du service en Ardèche. L'an dernier, avec la sécheresse, il a été accusé de provoquer des incendies sur son passage. Cette année, toutes les précautions ont été prises pour éviter tout départ de feu et ne pas être pointé du doigt.
Le Mastrou, train mythique de l’Ardèche, reprend du service. Privé de circulation par la préfecture de l'Ardèche en août dernier en raison du risque incendie, le train a été doté d'équipements supplémentaires pour la saison 2023.
Des mesures de prévention du risque d'incendie
Pour faire face à ce risque, quelques changements ont été apportés. Côté mécanique, un double grillage a été installé à l’avant du train. Objectif : éviter que les résidus de charbon ne s’échappe dans la nature. "La grille évite que les escarbilles sortent par la cheminée", explique Jean-Luc Guilleron, l'un des deux mécaniciens.
Pierrik Geranton, directeur du chemin de fer du Vivarais, ne veut prendre aucun risque. Un wagon-citerne supplémentaire a été créé. "Lorsque le niveau de risque sévère ou très sévère est décrété, on part derrière le train avec ce train et ses 10.000 litres d'eau. Et si besoin, on peut intervenir en première incidence" précise-t-il. Une lance à incendie permet d'envoyer de l'eau pendant 40 minutes à 90 mètres. Au milieu de la ligne, vers le tunnel, une citerne de 60.000 litres d'eau peut être utilisée si besoin.
En cas de risque très sévère, une locomotive diesel remplace celle à vapeur pour assurer la continuité de la circulation du train et protéger la nature.
Dernière mesure, il est strictement interdit de fumer dans le train pour éviter aussi les départs de feu provoqués par un mégot mal éteint, jeté par réflexe par la fenêtre ou depuis une plateforme.
En complément, sécheresse oblige, les 28km qui relient Saint-Jean-de-Muzols à Lamastre sont débroussaillés sur 5 mètres de chaque côté de la voie sous la supervision des pompiers.
Le spectacle toujours au rendez-vous
Confortablement installés, les passagers du Mastrou ont une vue imprenable sur des paysages à couper le souffle, le long des Gorges du Doux au plateau ardéchois.
"C’est phénoménal, c’est vraiment magnifique". "Ces rochers, ces arbres, la vue est très jolie". Les touristes américains, croisés lors de notre tournage, sont ravis. Et les attractions ne manquent pas. 231 ouvrages d'art ont été construits par 1000 ouvriers en cinq ans pour créer la voie. Au terminus, la locomotive de 44 tonnes doit faire demi-tour. La manœuvre se fait à la main.
Il est possible d'embarquer son vélo pour poursuivre ensuite son escapade sur les voies douces connectées aux gares : la Dolce Via ou la ViaRhôna.
Le Mastrou fut le premier train touristique de France sur une ligne existante, en 1969.