À Roanne, dans la Loire, quatre personnes vont être jugées pour "violences en réunion avec arme par destination", ce mardi 24 janvier, pour avoir frappé l’agresseur sexuel présumé d’une fillette de 6 ans. Le père de famille et trois de ses amis et voisins font partie des prévenus.
Ce mardi 24 janvier 2023, quatre hommes vont être jugés pour avoir frappé un adolescent suspecté d'avoir agressé sexuellement une fillette de 6 ans. Le père de l'enfant et trois de ses voisins font partie des prévenus.
L'adolescent surpris par le père et ses amis
Les faits remontent à la nuit du 21 au 22 octobre 2022. Un jeune homme entre par effraction, en pleine nuit, dans une maison du quartier du Mayollet à Roanne, puis agresse sexuellement la fillette dans sa chambre. La mère de l'enfant croise l'adolescent avant qu'il ne prenne la fuite. Une plainte est directement déposée.
Le lendemain soir, l'adolescent est surpris alors qu'il tentait, selon les quatre hommes, d'escalader un grillage aux alentours de 3 h du matin. Mais cette fois, un proche de la famille l'aperçoit et parvient à l'immobiliser.
Les amis et le père de la fillette aurait agi "par réflexe"
Une fois la police mise eu courant, le père, accompagné de trois de ses amis, arrivent près de l'adolescent toujours maintenu au sol. Le jeune homme est frappé avec un manche à balai et un fil électrique. "Après avoir montré la photo du jeune homme à la mère de la fillette, qui l'a reconnu formellement, ils l'ont roué de coups, lui occasionnant une interruption totale de travail (ITT) de 10 jours, avant d'appeler la police", avait déploré auprès de l'AFP le procureur de la république de Roanne, Abdelkrim Grini, en octobre dernier.
Deux enquêtes sont alors ouvertes : la première pour agression sexuelle sur mineur et une autre pour "violences en réunion avec arme par destination" à l'encontre du père de la fillette et de ses trois amis. Pour ce second procès, l'adolescent sera entendu comme victime.
"Il a assisté son ami d'enfance"
Selon Maitre Metaxas, les quatre hommes reconnaissent les faits qui leur sont reprochés. Ce dernier explique que si son client n'était pas intervenu, l'adolescent aurait récidivé. Son client aurait alors agi "par réflexe" connaissant la fillette depuis longtemps. "Il a assisté son ami d'enfance", défend l'avocat.
Pour le procureur de la République, le père et ses amis n'ont pas agi en légitime défense. Même si le jeune homme de 16 ans a été placé en détention provisoire et mis en examen, Maître Metaxas le sait, son client risque de la prison ferme.