Drôle d'histoire devant le tribunal correctionnel de Roanne. Un ancien agent pénitentiaire et une détenue étaient jugés en correctionnelle ce mardi après-midi après la découverte d'un portable dans la cellule de la jeune femme. La décision sera connue le 13 février.
L'histoire d'amour du couple est née derrière les barreaux du centre de détention de Roanne, dans la Loire. Un coup de foudre entre un gardien, employé exemplaire, et une détenue qui purge une longue peine. Il y a quelques mois, leur romance a donné naissance à une petite fille.
Aujourd’hui, le couple n'est pas poursuivi pour cette liaison amoureuse. Ils sont en fait jugés devant le tribunal correctionnel parce qu’un téléphone a été découvert dans la cellule de la jeune femme, lors d'une fouille. Leurs amours interdites ont ainsi éclaté au grand jour en août 2015. Les deux amants ont échangé de nombreux SMS.
L'ancien surveillant est soupçonné d'avoir introduit le téléphone dans l’enceinte de la prison. Quant à la détenue, elle était également jugée aujourd'hui pour "recel d’introduction illicite d’objet".
A l'audience, le président du tribunal a cependant reconnu disposer de peu d'éléments prouvant que le téléphone a été introduit en prison par le gardien. Ce dernier, qui a démissionné en janvier 2016, se défend d'avoir donné le téléphone à sa maîtresse. "Le seul tort que j'ai, c'est d'être tombé amoureux d'une personne qu'il ne fallait pas", a-t-il expliqué. La jeune femme a été brièvement interrogée par visioconférence depuis la maison d'arrêt de Dijon où elle purge une peine pour meurtre.
Le parquet a demandé trois mois de prison ferme pour la détenue et trois avec sursis pour l'ancien surveillant. Leur avocat, Me Sylvain Cormier, a demandé au tribunal de "tenir compte du contexte": "Elle, une détenue sans problème, lui, un surveillant exemplaire, frappé par une relation d'amour et qui défaille." Il a demandé la relaxe pour l'introduction du portable. La décision de justice sera connue le le 13 février prochain.
Le compte-rendu d'audience