VIDÉO. "On a certains médicaments qui ne font pas mieux" : à la découverte du rugby santé

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Depuis plus d'un an, dans le nord de la Loire sont organisés des entrainements de rugby santé. ©Emilie MECHENIN / Paul THIRY / Adrien MELLOT / FTV

En septembre 2023, Saint-Etienne accueille des épreuves de la Coupe du monde de rugby. Au-delà de la compétition, le sport sert aussi à soigner. À l'autre bout du département, des entraînements de rugby santé sont organisés depuis plus d'un an pour les personnes souffrantes ou guéries d'un cancer.

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Sur le terrain, on pourrait croire à un entraînement comme un autre. Les joueurs s'échauffent consciencieusement, se lancent la balle, travaillent la coordination en équipe, sous l'œil attentif de leurs entraîneurs.

"On commence à faire des passes, repérez le terrain, il est assez long et large", indique Maurice Chanelière, le référent technique pour le rugby santé dans le nord de la Loire, à la trentaine de joueurs. Sur le terrain, se mélangent des novices qui se remettent d'une maladie longue et des anciens joueurs de rugby. 

Des règles adaptées

"On travaille le plan de circulation, joueur, ballon. On insiste beaucoup sur la notion de soutien, là, on est dans les principes fondamentaux du rugby à 15", détaille l'entraîneur. Les mêmes principes que le rugby "classique", mais des règles aménagées. 

Dans le rugby santé, pour arrêter un adversaire, il ne faut pas le plaquer, mais le toucher à deux mains. Pour marquer, pas besoin de se jeter au sol, il suffit de franchir la ligne. Il est possible de jouer en courant ou en marchant et les parties se font à cinq contre cinq. Une pratique plus douce, adaptée aux personnes souffrantes ou guéries d'une longue maladie.

 "On rigole bien, on revit !"

"Ça remuscle !, détaille Carole Sève, à la fin de son match. On en a besoin après les traitements. Des fois, le lendemain, c'est dur de monter les escaliers, mais il faut faire du sport, ça fait du bien au moral et au corps." Guérie d'un cancer, elle a commencé le rugby en septembre 2022. "On rigole bien, on revit !", sourit cette habitante de Riorges.  

Une bonne ambiance, qui plaît aussi à Brigitte Meiller. Deux cancers, des accidents, du diabète, elle a commencé le rugby il y a six mois. "Quand on m'a proposé, j'ai ri. Mon mari est un ancien rugbyman, donc je ne me voyais pas du tout faire du rugby, j'avais trop peur de me refaire mal." La soixantenaire a bien voulu tester un premier entraînement et l'essai a été concluant. "Je ne suis pas ressortie du terrain depuis", rit-elle, déjà pressée de repartir faire un match. 

L'ambiance est super. On a tous des pathologies, plus ou moins visibles, plus ou moins importantes, mais on n'est pas là pour se juger. Quand on fait des bêtises, on se chambre, quand il y en a un qui réussit, on l'applaudit et quand il y en a un qui se fait mal, on est tous là. C'est cette solidarité que l'on vient chercher.

Brigitte Meillier, joueuse

Continuer le rugby, même après une blessure 

Sur le terrain, il y a aussi des anciens joueurs de rugby. Plusieurs ont dû arrêter ce sport suite à une blessure sur le terrain. "J'ai dû arrêter le rugby, à cause du rugby", raconte Christophe Larose, les genoux strappés.

Il a commencé le rugby à huit ans et a même joué dans l'équipe du Lou, mais la blessure de trop l'a fait arrêter. Ce retour sur le terrain ravit donc ce passionné du ballon ovale. "Le rugby, c'est plus qu'un sport, c'est un art de vivre ! Ici, on retrouve l'esprit de ce sport, la convivialité, on bouge. Finalement, la complexité du rugby, c'est d'avancer en faisant des passes vers l'arrière." , souligne le joueur. 

"Le sport est un médicament"

Un sport bon pour le moral, mais qui peut aussi avoir de véritables vertus médicales. C'est ce qu'assure le docteur Lionel Vincent, oncologue à l'Hôpital de Roanne et président de CAMI 42, association qui promeut la pratique du sport pour les personnes souffrant de cancer.

"Depuis plus de 10 ans, on sait que l'on peut apporter un grand bénéfice avec du sport. Il y a une amélioration de la fatigue, les patients supportent mieux les traitements et ça leur permet de ne pas s'isoler en préservant le lien social, liste le médecin. Le sport est un médicament. Pour le cancer du sein et du colon, on a des chiffres de rechute qui sont diminués de 5 à 10%, dans les 5 à 10 ans qui suivent un cancer : on a parfois certains médicaments qui ne font pas mieux." 

Pour le moment, une antenne à Charlieu et une antenne dans le Roannais proposent ces séances de rugby santé dans la Loire, pour une trentaine de personnes. L'organisation de match à Saint-Etienne pour la Coupe du monde de rugby en septembre 2024, pourrait être un coup de projecteur bienvenu pour une pratique encore peu connue de ce sport de contact.

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