Au lendemain de l'annonce, par le gouvernement, d'un plan d'action en faveur des villes ayant subi des dégradations liées au mouvement des gilets jaunes, Saint-Etienne accuse un lourd bilan : 20 commerces pourraient mettre la clef sous la porte.
Après une réunion avec des maires de plusieurs grandes villes, le gouvernement a promis mercredi un plan d'action pour les agglomérations qui ont subi des dégradations liées au mouvement des "gilets jaunes" ces trois derniers mois.
Jean-Pierre Berger, adjoint au maire de Saint-Étienne, a estimé, au cours de cette réunion au ministère de l'Economie, à plus d'un million d'euros le coût des dégradations sur l'espace public en marge des manifestations stéphanoises. Il a fallu 2.500 heures supplémentaires de travail pour réparer les dégâts, d'où une forte hausse de ses dépenses de fonctionnement.
Un groupe de travail national a été mis en place et le ministre reverra sous 15 jours les représentants des communes pour refaire le point avec elles. L'objectif est que le projet de plan d'action puisse être transmis au Premier ministre d'ici 15 jours à trois semaines et être mis en oeuvre le plus rapidement possible.
Des aides aux commerces
Selon Bercy, le chômage partiel dû au mouvement des gilets jaunes a concerné quelque 72.600 salariés dans près de 5.000 entreprises.Sur les bases des informations fournies par les élus locaux, le ministre de l'Economie a estimé les "pertes de chiffres d'affaires de -20% à - 40% pour les commerçants et parfois -60% pour les commerces de centre-ville qui n'ont pas d'autre choix que de fermer leur activité samedi après samedi".
A Saint-Etienne, la Ville aurait reçu près de 50 dossiers de demandes d'aide, et d'après l'association des commerçants stéphanois, jusqu'à 20 commerces pourraient être contraints à la fermeture définitive.
Peu de dossiers déposés
Les mesures annoncées par le gouvernement en faveur des entreprises touchées, comme l'étalement de charges sociales, le financement pour 38 millions d'euros de mesures de chômage partiel ou de soutien à la trésorerie restent encore sous-utilisées.Quelque 3.200 dossiers ont été jusqu'à présent traités par les services de l'Etat. Sur ces dossiers, 2.800 concernent des demandes de report de charges avec échéances, et 450 sans échéances, afin de permettre aux commerçants dereconstituer leur trésorerie.