Un petit bobo de la peau à soumettre à un dermato ? Si vous habitez Saint-Etienne, Valence ou Lyon, autant vous armer de patience. Selon Le Guide Santé, qui vient d'éditer une carte interactive, les délais d'attente avant d'obtenir un rendez-vous y sont largement au-dessus de la moyenne nationale.
Besoin d'un rendez-vous chez le dermatologue ? Selon Le Guide Santé, les délais d'attente sont largement au-dessus de la moyenne nationale des 95 jours, dans plusieurs villes d'Auvergne-Rhône-Alpes. En voici la preuve.
Comptez 274 jours avant d'obtenir un rendez-vous si vous habitez Saint-Etienne. 182 jours si vous habitez Valence, dans la Drôme. 128 jours si vous résidez dans la Métropole de Lyon. En revanche, en Ardèche, ce délai "n'est que de 69 jours".
Cette "situation alarmante d'accès aux soins en dermatologie" est révélée dans une carte interactive éditée par Le Guide Santé. A consulter ici.
Cette carte a été élaborée sur la base d'une enquête menée de juin à décembre 2019, sous la forme du « faux-patient » cherchant à obtenir un rendez-vous en ligne ou par téléphone, auprès des 3341 dermatologues conventionnés de France.
Comment expliquer ces longs délais d'attente ?
Déserts médicaux, vieillissement de la population sont souvent mis en exergue. La répartition géographique des dermatologues est un facteur à prendre en compte. Exemple : Saint-Etienne compte 13 dermatologues contre 47 installés sur Lyon, on peut alors comprendre que le délai d'attente soit plus long dans la Loire.
Mais le nombre de ces spécialistes n'explique pas tout. Tout dépend du nombre d'entre eux qui propose un rendez-vous à un nouveau patient.
Sur les 13 dermatologues stéphanois, 1 seul offre une disponibilité (7%). A Lyon, ils sont 14 sur 47 (30%). Et 2 sur 10 (20%) en Ardèche qui affiche, pourtant, un délai d'attente bien moins long que ces autres villes de la région. A savoir 69 jours avant un premier rendez-vous.
Alors pourquoi attendre plus longtemps dans les villes où il y a plus de dermatologues ?
Déjà, selon Le Guide Santé, il y a la diminution du temps de travail global des médecins en exercice. Mais il faut surtout prendre en compte le temps de traitement médical accru pour des maladies de la peau qui ont tendance à devenir chroniques. «Nous traitons beaucoup de patients qui requièrent un suivi régulier, à la suite d’un cancer cutané, d’un eczéma ou d’une pathologie chronique», explique le cabinet du Dr Isabelle Cavard, à Ambérieu-en-Bugey, dans le département de l'Ain.