Au lycée Honoré d'Urfé, le plus grand établissement public de Saint-Etienne, ce lundi matin, les élèves de première n'ont pas pu passer l'épreuve inaugurale de la nouvelle formule du bac qui intègre un contrôle continu. Des enseignants opposés à cette réforme ont bloqué l'examen.
Histoire-géographie et mathématiques : ce qu'on appelle les E3C - les Epreuves Communes de Contrôle Continu - commençaient aujourd'hui, dans la plupart des lycées français. Ce lundi matin, dans un lycée de Saint-Etienne, ça ne s'est pas passé comme prévu. Un vingtaine de professeurs, en colère contre la réforme du bac, ont appelé au boycott et les examens ont été reportés sine die.
Les enseignants du lycée Honoré d'Urfé dénoncent l'impréparation de ces épreuves anticipées (un contrôle continu qui compte désormais pour un tiers de la note finale). "En mathématiques, ils sont deux par table, parce qu'autrement on n'aurait pas assez de place pour tous nos élèves de première", explique une prof. "Un élève sera forcément tenté de copier, donc on ne peut pas assurer l'équité entre tous les élèves."
Grève des surveillances
Depuis plusieurs jours, des syndicats d'enseignants et professeurs appelaient à diverses actions sur les réseaux sociaux pour faire barrage à ce nouveau bac, décidé par Jean-Michel Blanquer. Grèves de surveillance, refus de corriger les copies ou de transmettre les notes : les opposants envisageaient les mêmes modes d'action qu'au moment des corrections du baccalauréat en juin, qui avaient créé la confusion.Ces menaces se sont matérialisées ce lundi matin : les grévistes stéphanois ont demandé la suppression de cette première session d'épreuves et son report au mois de juin, passant ainsi de trois à deux sessions annuelles. Les exames ont également été reportées au lycée les Horizons de Chazelles-sur-Lyon à la suite de manifestations d'enseignants et de lycéens.
A noter, qu'à Clermont-Ferrand, les perturbations ont commencé dès ce week-end. Samedi, les épreuves qui devaient se tenir au lycée Blaise-Pascal ont été annulées après l'intrusion d'opposants dans les couloirs de l'établissement.
Dans toute la France, le ministère a comptabilisé 5 établissements bloqués, où les épreuves ont dû être reportées, et 24 actions de mobilisations.