CASINO. Pour sauver sa reprise, le distributeur prévoit de vendre plus de super et hypermarchés

Le groupe Casino, en proie à de lourdes difficultés financière, envisage la vente de supermarchés et hypermarchés supplémentaires à Intermarché. Un accord prévoit déjà la cession de 119 magasins.

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Un avenir lourd d'inquiétudes et d'incertitudes pour les salariés de Casino. Le distributeur centenaire de Saint-Etienne fait face à une situation financière fortement dégradée. Casino pourrait sacrifier ses derniers supermarchés et hypermarchés, pour sauver la reprise. Le groupe, encore dirigé par Jean-Charles Naouri annonce dans un communiqué avoir reçu "des marques d'intérêts préliminaires en vue de l'acquisition de magasins (..) elles seront examinées par le Groupe Casino et le consortium, dans les prochaines semaines". Daniel Kretinsky, Fimalac et le fonds anglais Attestor. Lidl, Auchan, U, Carrefour sont sur les rangs pour la reprise.

Un second communiqué annonce également l'acquisition pour dix millions d'euros, de 34% de CNova, la maison mère de CDiscout. Cela porte la participation de Casino dans sa filiale de vente en ligne à 98,8%.

En mai un accord a déjà été conclu avec le groupement Mousquetaires/Intermarché pour 119 magasins. Dix hypermarchés sont concernés par la première vague de cession de début octobre, dont trois en Auvergne-Rhône-Alpes : Albertville, Chasse-sur-Rhône et Vals-près-le-Puy.

Les salariés se sentent pris au dépourvu

On est très en colère, pris au dépourvu ! Une nouvelle fois la direction prend les salariés pour des imbéciles, imaginez l'ambiance dans les entrepôts, dans les magasins à l'approche des fêtes

Thomas Meyer délégué syndical groupe UNSA Casino.

"Cette opération s'inscrit dans le cadre de la restructuration financière du groupe" précise la communication de Casino. Le groupe est entré fin octobre en procédure de sauvegarde, afin de restructurer son endettement à l'horizon du premier trimestre 2024. Cette restructuration s'accompagne d'un changement d'actionnaire majoritaire, car le groupe doit passer sous le contrôle des milliardaires, Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, associé au fonds d'investissement anglais Attestor. Le contrat de reprise et de financement a été signé en juillet, il apporte 1 milliard deux d'argent frais.

Les salariés vivent cette situation avec anxiété depuis plusieurs mois. Ali Eloued ex-délégué CGT Casino, confirme ces craintes : " Depuis l'annonce de la première vague de cession au mois de mai, on dénonce une vente à la découpe. Les salariés redoutent que les repreneurs aillent jusqu'à la vente de la totalité du parc (59 hypermarchés et 291 supermarchés) Mais les syndicats en apprennent plus par les médias que par la communication en interne. Elle est opaque et nous obtenons souvent les informations par des fuites ou des rumeurs avérées par la suite".

Le PDG de Casino Jean-Charles Naouri assurait vouloir préserver l'intégrité du groupe, soit 200 000 salariés dans le monde dont 50 000 en France, sous des enseignes comme Monoprix, Franprix, Cdiscount ou Groupo de Açucar. Mais les prévisions de rentabilité pour 2023 ont été revues à la baisse: le flux de trésorerie, sur l'ensemble du groupe, est passé de 882 millions en négatif à plus de 2 milliards.

La crainte de la mort du groupe Casino

Dans ce contexte, que va devenir le siège social historique du Groupe à Saint-Etienne ? Ali Eloued de la CGT Casino, de s'interroger "Est-ce que cela n'a pas, en partie, été orchestré par la direction de Casino, car depuis des années, il y a une succession de plans sociaux déguisés. On se bat comme on peut mais c'est le pot de terre contre le pot de fer, on ne peut pas arrêter l'hémorragie, car les lois protègent les patrons des grands groupes". 

 On vit au jour le jour, ce qu'il se passe ce n'est pas une nouvelle vague de cessions, c'est tout simplement la mort annoncée du groupe Casino

Thomas Meyer  délégué syndical groupe UNSA Casino

Les représentants du personnel ont écrit à leurs députés et sénateurs pour les sensibiliser. A la mi-juillet le ministre de l'économie Bruno Le Maire a indiqué que "l'Etat sera vigilant sur l'emploi et sur le maintien du siège à Saint-Etienne" prévu par l'accord entre Casino et les candidats à sa reprise.

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